Antoine Garcia : "pendant la crise, l?informatique continue à recruter"

Posté lun 30/06/2003 - 00:00
Par admin

La situation de l'emploi, certes, est devenue très tendue. Pourtant, pour Antoine Garcia, fondateur d'AG Consulting, cabinet de recrutement spécialisé dans les TIC, tout n'est pas bloqué. Il l'a expliqué, exemples à l'appui, lors de la journée de CICA Solutions.

Tout le monde le constate. Les informaticiens sont en première ligne dans la crise de l'emploi qui perdure maintenant depuis près de deux ans. Bon nombre d’informaticiens ont été touchés par les plans sociaux, les licenciements, tandis que le recrutement devient de moins en moins visible. Beaucoup se trouvent ainsi confrontés à une situation dramatique. Avec peu d'espoir à caresser dans un avenir proche si l'on s'en tient aux différents indices économiques (Insee) qui ne sont spécialement réjouissants.Pourtant, à scruter le marché de l’emploi, tout n’est pas noir, affirme Antoine Garcia, consultant en Management des Ressources Humaines spécialisé dans le secteur TIC. Cette vision relativement optimiste par rapport à celle qui prévaut chez les demandeurs d'emplois, il la tire de l'observation du marché dans les Alpes-Maritimes et sur la PACA (Provences-Alpes-Côte d'Azur). Il l'explique et la commente.- SN.com : Quels sont les secteurs qui recrutent ?Antoine Garcia : C’est vrai, beaucoup d’entreprises mettent leur informatique en veilleuse, avec des projets en attente. Une préoccupation commune à beaucoup de DSI (Directeur de services informatiques) est la maîtrise et même la réduction des coûts. Il existe cependant des secteurs d’activités qui ont des projets de développement importants. Parmi ces secteurs, on trouve :- Les banques / assurances- L’automobile- L’aéronautique- Les collectivités territoriales- L’agro-alimentairePar exemple les banques et les entreprises cotées en bourse vont devoir intégrer dans leur système d’information, les nouvelles normes comptables européennes.- SN.com : Et les TIC des Alpes-Maritimes ?Antoine Garcia : Dans chacun de des domaines suivants du pôle TIC, il y a des postes à pouvoir :- Centres informatique,- Editeurs de logiciel,- Distribution / maintenance,- Informatique de gestion,- Multimédia,- Réseaux,- Semi-conducteurs / composants,- Télécommunications,- Traitement de l’image,- Traitement du signalMais le recrutement se fait en toute discrétion. On compte aujourd’hui plus de 200 postes ouverts, le même nombre qu’en septembre 2002. L’APEC Nice confirme cette stabilité. Dans les 4 premiers mois de 2003, l’APEC a enregistré le même nombre d’offres que durant la même période en 2002.- SN.com : Quelles sont les compétences recherchées dans les Alpes-Maritimes ?Antoine Garcia : La moitié des postes à pourvoir sont dans la fonction "Etudes et Développement" : c’est une caractéristique de Sophia AntipolisLes deux domaines suivants concernent :- l’administration systèmes, réseaux, bases de données- l’assistance, le supportLes postes sont à fort contenu international.- SN.com : Quelles sont les compétences recherchées en PACA ?Antoine Garcia : On peut noter que plus de la moitié des postes concernent les aspects- Systèmes / réseaux- Installation / maintenance- Test / intégrationLa tendance constatée dans les Alpes-Maritimes est encore plus marquée au niveau régional. Pourquoi ? Simplement parce que ces métiers concourent à optimiser le Système d’Information de l’entreprise.- SN.com : Quelles sont les attitudes des entreprises ?Antoine Garcia : Sur le processus de recrutement d'abord. Il devient plus long : on prend plus de précautions dans la sélection des candidats. Il est parfois aléatoire : la rapidité des changements économiques viennent geler ou bloquer certains recrutements.Sur les candidats. Les entreprises recherchent essentiellement des candidats expérimentés et des informaticiens "communicants".Sur le type de contrat enfin. Le manque de visibilité entraîne le développement des contrats pour des emplois précaires : CDD, Intérim et même le contrat commercial.- SN.com : Et sur les rémunérations ?Antoine Garcia : On retrouve le même niveau qu’en 1996 / 1997. On constate le développement de la partie variable du salaire pour l’ensemble des fonctions de l’entreprise et notamment pour celles, comme la R&D, qui étaient peu habituée à ce type de formule.- SN.com : Votre conclusion ?Antoine Garcia : On peut noter- une stabilité dans le nombres d’offres d’emploi proposé- un déplacement du nombres d’offres vers les métiers d’administration et de support- un frémissement dans le secteur micro-électronique- des projets informatiques en attente d’une meilleure visibilité économique.

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