Avec Marco Doria, son nouveau maire, Gênes reste à gauche

Posté ven 25/05/2012 - 10:39
Par admin

Marco Doria succède à Marta Vincenzi, perdante lors des primaires, et permet à la coalition de centre gauche de conserver la ville lors d’un scrutin marqué par un taux d’abstention particulièrement élevé. Sensible aux enjeux écologiques, le nouveau maire, professeur universitaire de 54 ans, reprendra-t-il le flambeau de la coopération transfrontalière pour poursuivre les échanges amorcés avec Nice et la Côte d’Azur ?

Avec Marco Doria, son nouveau maire, Gênes reste à gauche

Gênes a un nouveau maire, Marco Doria. La ville est restée dans les mains de la coalition de centre gauche mais sans Marta Vincenzi, première magistrate sortante qui avait perdu les primaires face à ce professeur universitaire, spécialisé en histoire de l’économie. Soutenu par le SEL (Gauche, écologie et liberté), aile gauche du parti démocrate, Marco Doria a profité du désaveu croissant des citoyens à l’égard d’une caste politique, tous partis confondus, incapable de dépasser les querelles de chapelle pour s’atteler au redressement du pays. Aussi l’abstention a-t-elle atteint des records. Et le quarantième maire de Gênes, s’il  l’a remporté au second tour par 59,71% des voix contre Enrico Musso (un ancien du parti de Berlusconi qui a préféré se prévaloir d’une simple liste citoyenne) n’a rassemblé autour de son nom que 40 % des inscrits.

A 54 ans, Marco Doria, descendant d’une des grandes familles qui ont fait l’histoire de Gênes, devra comme premier défi regagner la confiance de tous les Génois. Parmi les dossiers urgents, le nouveau maire va devoir faire face aux difficultés du groupe Finmeccanica, dont deux filiales, historiquement ancrées à Gênes, pourraient être mises en difficulté. Sur les grands chantiers d’infrastructures ferroviaires (LGV avec Milan et séparation des trafics passagers et marchandises autour de Gênes) et autoroutier (nouvelle bretelle pour détourner le trafic poids lourds de la ville), Marco Doria n’a pas caché qu’il veillerait à ce que soient respectés les intérêts écologiques. Fervent partisan d’une « économie creative » mettant la culture au service du développement de la cité, il compte poursuivre les actions amorcées par Marta Vicenzi pour faire de Gênes, « une smart city ».

Quelles relations avec Nice et la Côte d'Azur?

 A défaut de proximité politique avec Christian Estrosi, ce dossier pourrait servir de trait d’union entre les deux maires et leur ville. Marta Vincenzi et le premier magistrat niçois avaient amorcé un rapprochement autour des grands projets d’infrastructures (LGV, autoroutes de la mer), des nouvelles technologies au service de l’aménagement urbain et de la culture. Qu’en sera-t-il avec Marco Doria ?  La question n’a pas été évoquée lors de la campagne électorale et la crise économique qui secoue l’Italie a relégué à l’arrière-plan la coopération  transfrontalière. Qui reprendra l’initiative ? La donne politique en France a également changé. Dans un département des Alpes-Maritimes qui pourrait être tenté par la stratégie du repli, l’ouverture sur l’Italie pourrait apporter une bouffée d’oxygène. Marco Doria jouera-t-il la carte du pragmatisme, pour, au-delà des clivages politiques, se rapprocher d’une Côte d’Azur avec laquelle il pourrait avoir des intérêts communs. A suivre !

Christiane Navas

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