Axun met le soleil dans le réseau électrique

Posté ven 01/02/2013 - 08:44
Par admin

Oui. Dans un secteur aussi chahuté que celui du solaire, une start-up peut se lancer et se développer en dépit des aléas de la conjoncture. C'est en tout cas ce qu'a réussi jusqu'à présent Axun (prononcez axsun) à Sophia Antipolis, "expert en onduleur photovoltaïque et distribution de kits complets". Son fondateur, Roland d'Authier, un "enfant de la technopole", viendra en parler lors d'un "chat video", en direct sur "Startup-show.com", jeudi 7 février à 15h 30.

Axun met le soleil dans le réseau électrique

 

C'est un secteur qui a été particulièrement chahuté que celui du solaire. Dans les dernières années, avec la baisse des tarifs de rachat de l'électricité plus de la moitié des entreprises qui s'étaient lancées dans le photovoltaïque ont disparu. Balayées. Axun, créé en 2006 par Roland d'Authier, a certes vu en 2011 son chiffre d'affaires fondre. La jeune société qui, à la fois conçoit des onduleurs photovoltaïques (le boitier qui permet d'injecteur dans un réseau l'électricité produite par les panneaux solaires) et distribue des kits complets (onduleurs et panneaux) était montée rapidement à 10M€. Elle est redescendue à 3M€, mais a continué à être profitable.

Dix ans dans une PME avant de se lancer

La chance de Roland d'Authier ? D'abord sans doute de bien connaître son secteur. "J'ai fait mes études à l'Esinsa à Sophia, aujourd'hui devenu Polytech. Je faisais partie de la deuxième promotion", explique Roland d'Authier. "Enfant, je m'intéressais déjà à tout ce qui concerne l'énergie. Sorti de l'école d'ingénieurs, j'ai travaillé pendant 10 ans pour DSF Technologies, une société sophipolitaine spécialisée dans l'électronique qui se charge de raccorder au réseau, des groupes électrogènes et des barrages hydroélectriques. Cela en gardant l'idée de créer ma propre entreprise. J'y ai occupé plusieurs postes de la direction technique au service commercial en passant par la direction de la Recherche et Développement. En quelque sorte, je me suis entrainé dans une PME, tout en l'aidant à grossir."

C'est d'ailleurs en accord avec son employeur qu'il se lance en 2006 sur un créneau que ne couvrait pas DSF : le solaire. "J'ai commencé par les onduleurs. C'est le côté technique du photovoltaïque car il est à base d'électronique. Mais cela me permettait de réutiliser les compétences que j'avais acquises". Parallèlement au développement d'un onduleur adapté au marché français, Roland d'Authier lance des activités de distribution à travers des accords avec des sociétés allemandes. L'occasion de proposer des solutions tout en un avec des kits incluant onduleur et panneaux photovoltaïques.

L'accompagnement du Réseau Entreprendre

L'explosion du marché fut un vrai coup de chance pour Axun. "A partir de 2006, le marché s'est emballé. Une aubaine pour une start-up. En 3 ou 4 ans, nous sommes montés à 10 M€, dont une grosse part venait de la distribution". La sagesse de Roland d'Authier aura alors été de ne pas se laisser griser. "J'ai eu la chance de bénéficier de l'accompagnement du Réseau Entreprendre. Patrick François, mon "accompagnateur", m'a donné un conseil qui m'a énormément aidé. Il est simple : quand tout va bien, ne grossit pas trop parce que cela n'ira pas toujours bien."

"Aussi, quand l'activité a explosé, j'ai plutôt cherché à automatiser toutes les tâches répétitives. Ainsi, avec moins de personnes que mes concurrents (cinq permanents aujourd'hui), je pouvais faire face à la même activité. J'ai aussi remis sur route de la R&D. Avec une structure à charge faible, quand le chiffre d'affaires est retombé à 3 M€, je suis resté profitable."

Ces travaux de R&D débouchent aujourd'hui. Ils ont permis de développer un onduleur, mais également d'aborder d'autres marchés connexes comme celui des batteries. Axun, qui se définit comme une fabless, concevant des produits sans avoir d'usine de fabrication, s'est d'autre part développé à l'international, ouvrant des succursales en Grande-Bretagne et en Italie. A travers l'expertise technologique, la R&D, l'export, la flexibilité, l'entreprise a pu continuer sa route dans un marché en folie, avec une baisse vertigineuse des prix de panneaux solaires qui en sept ans ont été divisés par sept, passant de 3,50 € le watt à 50 cents aujourd'hui!

Le siège d'Axun : un bâtiment emblématique du solaire à Sophia Antipolis

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