Biotech : ce que va faire NicOx (Sophia) suite à l'échec américain

Posté jeu 24/02/2011 - 10:35
Par admin

A l'occasion de la publication de ses comptes 2010, NicOx a précisé sa stratégie suite au refus de la FDA, en juillet dernier, d'homologuer le Naproxcinod, son médicament vedette. La biotech star sophipolitaine a réduit sa voilure, se renforce sur les partenariats, renforce l'évaluation stratégique de produits et de sociétés à acquérir et fera appel à la décision de la FDA.

Biotech : ce que va faire NicOx (Sophia) suite à l'échec américain

NicOx affiche en 2010 une perte de 44 M€ contre 60,4 M€ en 2009, garde 107 M€ en caisse et va réduire significativement sa consommation de trésorerie cette année. La biotech sophipolitaine va d'autre part faire appel de la décision de la FDA sur le Naproxcinod au cours du premier trimestre 2011, tandis que la décision de l'administration européenne est attendue pour la mi-2011. Ce sont là les principaux éléments qui ont été retenus à l'occasion de la publication des comptes 2010 de la société de biotechnologie, publication faite ce matin, avant l'ouverture des marchés.

Le coup d'arrêt de la FDA américaine

Les comptes 2010 étaient d'autant plus attendus que la société a connu un brutal coup d'arrêt dans ses possibilités de développement en juillet dernier avec le refus de la FDA d'homologuer pour le marché américain le Naproxcinod, sa molécule phare pour lutter contre l'arthrose. Cet anti-inflammatoire était l'atout majeur de Nicox. Son médicament vedette, le premier à venir sur le marché. Le Naproxcinod était envisagé même comme un "blockbuster" susceptible de générer des revenus de l'ordre du milliard de dollars sur les Etats-Unis et de propulser la biotech françaises dans la cour des grands de la pharmacie.

L'échec américain a donc marqué un grand coup d'arrêt. Il a obligé à une révision totale de la stratégie de développement de la star française des biotechs qui a levé plus de 600 M€ sur les marchés depuis sa création en 2000.

Le point sur la stratégie de Michele Garufi, Pdg

Sur ce point de la stratégie, Michele Garufi, Président Directeur Général de NicOx, donne des explications. "En 2010, suite à la réception en juillet, de la lettre de réponse de la FDA concernant le naproxcinod, nous avons pris des mesures rapides pour restructurer notre organisation et réduire nos charges de manière significative. En parallèle, nous avons intensifié nos efforts pour l'évaluation stratégique de produits et de sociétés à acquérir, dans le but de construire une société pharmaceutique spécialiste et durable".

"Au cours de l'année, nous avons également poursuivi nos progrès dans la construction de partenariats de qualité, à travers l'élargissement de notre collaboration avec Merck et la signature d'un accord mondial dans le domaine de l'ophtalmologie avec Bausch + Lomb pour le BOL-303259-X (NCX 116). Notre capacité à progresser dans le cadre de cette stratégie de croissance est soutenue par un bilan solide, une position de trésorerie de 107,3 millions d'euros à la fin de l'année 2010, une réduction significative de la consommation de trésorerie attendue en 2011 et un intérêt scientifique répété dans le potentiel de notre plate-forme de R&D."

Une restructuration lourde qui a touché la R&D et donc Sophia

Ce que précise Eric Castaldi, directeur financier. "Nous estimons actuellement que la consommation de trésorerie pour l'année 2011, sur la base de la structure actuelle de la société suite à la restructuration, devrait s'élever à environ un tiers de la consommation pour l'année 2010." Une restructuration qui a été lourde sur le plan des effectifs et cela particulièrement pour le siège sophipolitain. Ainsi, au cours du second semestre 2010, NicOx a initié un plan de restructuration globale. Il a consisté dans la fermeture de ses bureaux américains à Warren (New Jersey) fin août 2010.

Il y a inclus également une réduction d'approximativement 50 % des effectifs du siège social de Sophia Antipolis (France), et d'approximativement 35 % des effectifs de sa filiale italienne, basée à Bresso. Au 28 février 2011, les effectifs totaux s'élèveront à 63 personnes, contre 128 au 31 décembre 2009. C'est notamment la R&D qui a trinqué. NicOx employait 54 personnes en recherche et développement au 31 décembre 2010, contre 89 salariés au 31 décembre 2009.

Bourse : la lanterne rouge 2010 de l'indice SBF 120

L'accueil de cette publication sur les marchés ? Ce matin le titre de NicOx perdait 2,40% à 2,48€ juste avant 10 heures. Il est vrai que le titre qui début 2010 se tenait autour de 9 euros avait beaucoup baissé dès l'anticipation du refus de la FDA en mai dernier et avait connu une seconde forte chute dès l'officialisation de la décision en juillet. Sur 2010, le titre de NicOx avait été classé comme lanterne rouge de l'indice SBF 120 avec une chute supérieure à 60%. Si le titre a regagné plus de 10% depuis le début de l'année, il se traîne entre 2 et 2,50€, soit en dessous d'une évaluation à 3€ de Goldman Sachs en août 2008 qui avait été jugée comme scandaleusement basse.

 

A retenir dans les comptes 2010

Dans les comptes 2010, on retiendra parmi les éléments significatifs :

  • La trésorerie et les équivalents de trésorerie de la société totalisent 107,3 M€, contre 148,3 un an plus tôt
  • le chiffre d'affaires 2010 s'est élevé à 7,4 M€, contre 1,1 million d'euros en 2009. Ce chiffre d'affaires provient du paiement initial de licence reçu de Bausch + Lomb au premier trimestre 2010, conformément à l'accord conclu en mars.
  • les charges opérationnelles se sont élevées à 53,6 M€ en 2010, contre 66,7 M€ en 2009. La perte nette de NicOx est de 44,0 M€ pour l'année 2010, contre 60,4 M€ en 2009.

Ajouter un commentaire