Cannes 2015 : « Mon Roi », le bel atout de Maïwenn

Posté dim 17/05/2015 - 19:39
Par admin

Présentation aujourd’hui de « Mon Roi » de Maïwenn qui sort là une carte maîtresse pour séduire le jury du Festival de Cannes. Avec cette plongée dans l’intimité d’une relation tumultueuse et destructrice de deux êtres que tout sépare mais qui se sont aimés passionnément, Maïwenn réussit un film fort parfaitement maîtrisé et offre deux rôles en or à Emmanuelle Bercot et à Vincent Cassel.

Cannes 2015 : « Mon Roi », le bel atout de Maïwenn

Après le choc provoqué hier par « Mia Madre » de Nanni Moretti, la compétition du Festival de Cannes se poursuit aujourd’hui sur de bonnes bases avec deux histoires d’amour : la première dans les années 50 entre deux femmes dans « Carol », un film du cinéaste américain Todd Haynes avec Cate Blanchett, et la seconde, celle d’un couple interprété par Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot dans « Mon Roi » de Maïwenn, le premier des cinq films français en lice cette année pour la Palme d’Or.

Plongée au cœur d’une passion destructrice

« Mon Roi » raconte l’histoire d’une passion étouffante et destructrice entre Tony, une avocate plutôt posée, et Georgio, un séducteur beau parleur qui est aussi un oiseau de nuit. Après un accident de ski, Tony arrive dans un centre de rééducation pour entamer la reconstruction de son genou. Entre deux séances où elle souffre pour remarcher correctement, elle revit les dix ans de l’histoire d’amour en dents de scie qu’elle vient de vivre avec un homme qu’elle a d’abord aimé passionnément, mais qui a fini par la détruire. Maïwenn plonge à bras le corps dans l’intimité de cet amour, depuis l’exaltation pleine de fantaisie des débuts jusqu’aux violentes crises entre Tony et Georgio sous fond d’excès en tout genre, en passant par le lent délitement de leur relation.

Deux rôles en or pour Emmanuelle Bercot et Vincent Cassel

Avec « Mon Roi », Maïwenn offre aussi deux rôles en or à ses acteurs qui le lui rendent bien en signant une performance remarquable. La révélation vient d’abord d’Emmanuelle Bercot qui a déjà fait apprécier ses talents de réalisatrice avec « La Tête haute » en ouverture du Festival. Elle est peut être encore plus convaincante en actrice en étant souvent lumineuse en femme qui se bat pour essayer de sauver une relation qu’elle sait mauvaise pour elle, mais, comme elle le dit à son frère dans le film « Je n’ai pas attendu toutes ces années pour faire un enfant et me casser ».

Vincent Cassel éclate lui aussi dans le film avec une prestation aux antipodes de celle, assez terne en roi fornicateur, délivrée dans « Le Conte des Contes » de Matteo Garrone présenté en début de compétition. Dans « Mon Roi », il fait au contraire merveille en séducteur hâbleur capable de vous embobiner, mais aussi souvent insupportable de légèreté et de cruauté. Maïwenn qui, pour la première fois dans l’un de ses films, n’apparait pas à l’écran, a su parfaitement les diriger et pourrait bien en récolter les fruits au soir du palmarès, comme ce fût déjà le cas en 2011 avec « Polisse » qui lui permit de remporter le Prix du jury.

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