Cannes : focus sur 60 ans de photographie d’André Villers

André Villers se mettant en scène dans l'un de ses photocollages (DR)

Avec l’exposition André Villers, 60 ans de photographie, le Centre d’Art La Malmaison propose, jusqu’au 20 janvier à Cannes, un focus sur plus de 60 ans du travail de recherche, rarement montré, d’André Villers. Une exposition dans le prolongement de celle consacrée, cet été dans ce même lieu, à Picasso et dans laquelle certaines peintures du grand maître catalan étaient confrontées aux recherches de papiers découpés et interprétations photographiques créées à 4 mains avec André Villers. La découverte du travail de recherche mené par ce dernier est d’ailleurs au cœur de cette nouvelle exposition qui montre comment le photographe, indifférent à tout ce qui n’est pas inventif, a été tout au long de sa carrière en perpétuelle recherche de nouvelles expérimentations.

Les mains dans le révélateur

Des expérimentations consistant notamment à un travail sur l’émulsion photographique car pour André Villers, assez mal à l’aise face à l’irruption du numérique, un bon photographe doit forcément mettre les mains dans le révélateur. Un révélateur qu’il projette comme un jet d’encre sur le papier sensible à la lumière, laissant volontairement faire le hasard pour obtenir par exemple un portrait de César qui porte véritablement son empreinte. André Villers aime aussi travailler sur la transparence comme dans cette série de bouteilles de survie réalisées en collaboration avec le poète Michel Butor. L’inventivité et la marque d’André Villers explosent également dans ses 34 photocollages qui constituent le second volet de l’exposition cannoise. 

Une ode à Picasso

Des photocollages qui fleurent bon le surréalisme et dans lesquels l’artiste incruste des morceaux de tableaux célèbres dans ses photos. Si l’artiste fait référence à de nombreux peintres, la plupart de ces photocollages constitue une ode revendiquée à Pablo Picasso qui a viscéralement marqué l’univers d’André Villers. La rencontre des deux hommes en 1953 a bouleversé le destin du photographe à qui Picasso offrira son premier boîtier professionnel, et qui deviendra célèbre grâce à ses nombreux portraits du peintre avec qui il nouera une longue et solide amitié.  Picasso qui l’a sans doute encore inspiré pour la réalisation de ses très nombreux personnages en carton exposés à La Malmaison sous la forme d’une grande fresque murale faisant le tour des 4 murs de l’une des salles. Des personnages tous différents qui reflètent bien, là encore, l’extraordinaire inventivité d’André Villers.   

André Villers, 60 ans de photographie – Centre d’Art La Malmaison – 47, La Croisette – Cannes. Jusqu’au 20 janvier. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 13h et de 14h à 18h.