Captives, un thriller poignant d’Atom Egoyan

Sixième apparition au Festival de Cannes pour Atom Egoyan qui s’y révéla aux yeux de la Critique en 1994 avec « Exotica » et y remporta le Grand Prix du Jury en 1997 avec le superbe « De Beaux Lendemains ».  Le premier des 3 cinéastes canadiens en lice cette année pour la Palme d’Or, présente aujourd’hui « Captives », un film qui raconte l’histoire de parents dont la petite fille de 10 ans a été kidnappée par un réseau pédophile.Le couple ne survivra pas à ce drame, d’autant plus que le père, qui a laissé sa fille seule dans sa voiture le temps de faire une course, se sent responsable de sa disparition. Huit ans après cet enlèvement, le couple est toujours sans nouvelle de leur enfant, mais le père continue à poursuivre ses recherches, de manière un peu solitaire car la police n’est pas persuadée de sa totale innocence.

Un drame qui bascule dans le thriller

Les inspecteurs chargés de l’enquête mènent tout de même une traque sans relâche contre les réseaux pédophiles qui utilisent des technologies de plus en plus sophistiquées dont ils se servent aussi pour épier et jouir de la détresse de la mère. Peu à peu, en prenant quelques risques qu’ils paieront cher, la police tout comme le père resserre les mailles de leur filet et s’approche des coupables qui n’hésiteront pas à réagir. Le film bascule alors du drame poignant au thriller haletant et parfois glaçant comme ces paysages enneigés dans lesquels se déroule l’histoire. Atom Egoyan passe brillamment de l’un à l’autre en tenant en haleine le spectateur, tout en l’invitant à s’interroger sur les dérives des nouveaux médias et l’utilisation malsaine que certains en font. Bien aidé par ses acteurs, notamment Ryan Reynolds et Rosario Dawson, il signe là un film qui dispose de quelques arguments pour séduire le jury et figurer la semaine prochaine au palmarès du Festival, même s’il devra affronter pour cela notamment la concurrence de ses compatriotes David Cronenberg et Xavier Dolan.