Emploi : IBM La Gaude sur le chemin de TI Villeneuve-Loubet?

Posté ven 26/04/2013 - 14:42
Par admin

L'annonce mercredi par Big Blue d'une suppression de 1.200 postes sur 9.700 en France dans les deux ans a ravivé les craintes de ses salariés azuréens. Ils se souviennent qu'en 2000, le centre de recherche de La Gaude comptait 1.600 salariés contre un peu moins de 700 aujourd'hui et redoutent de nouvelles réductions d'effectifs, voire la disparition du site. Comme TI à Villeneuve-Loubet.

Emploi : IBM La Gaude sur le chemin de TI Villeneuve-Loubet?

Après Texas Instruments qui ferme cette année son site de Villeneuve Loubet, IBM, autre grand acteur historique du high tech azuréen, va-t-il être amené à replier son laboratoire de recherche de La Gaude. Les premières inquiétudes en ce sens avaient été portées par les projets de déménagement de "big blue". Certes, il y deux ans, il s'agissait de choisir un autre site à l'intérieur même du département. Mais les syndicats s'étaient attachés à la taille des nouveaux locaux qui avaient été envisagés notamment sur Sophia Antipolis et en avaient déduit qu'IBM envisageait une réduction de ses effectifs azuréens.

1.200 emplois à supprimer en France sur 9.700

Cette crainte s'est de nouveau ravivée en milieu de semaine avec l'annonce qui a été faite lors du comité central d'entreprise de mercredi d'une réduction des effectifs de 1.200 personnes dans les deux ans sur un effectif français de 9.700 personnes (soit plus de 12%). Certes, aucune déclinaison de ces suppressions de postes suivant les sites d'IBM en France n'a été donnée à cette occasion. Mais La Gaude (plus de 680 salariés sans compter une centaine de prestataires), comme Sophia Antipolis (90 salariés ex-Ilog) craignent qu'aucun site ne soit épargné par ce mouvement.

Un éventuel déménagement de nouveau à l'étude

D'autant plus qu'une nouvelle échéance se profile en matière de locaux. Le bail du grand bâtiment historique de 35.000 m2 à La Gaude se termine en février 2015. IBM a donc relancé une étude d'implantation. Elle s'est faite de nouveau entre Sophia, Nice et les locaux actuels. L'option Sophia a été abandonnée le mois dernier (il s'agissait du CICA qui fait l'objet actuellement d'un projet de rénovation complète que Perial a initié sans avoir commencé à l'engager).

Reste celle de l'OIN de la plaine du Var. Une option est ainsi toujours en cours d'étude sur Méridia, derrière l'immeuble de Nice-Matin suivant, selon la CGT, une fourchette de 200 à 600 postes. Une fourchette donc très large qui laisserait entendre que les effectifs de demain ne seront plus forcément ceux d'aujourd'hui.

CFDT, CFE-CGC et Unsa d’IBM montent au créneau

Dans un contexte de l'emploi très tendu en France, l'annonce mercredi d'une nouvelle et forte suppression de postes a fait bondir les syndicats. Dans un communiqué commun, CFDT, CFE-CGC et Unsa d’IBM ont dénoncé les "réductions incessantes d’effectifs". Ils ont "exigé" que la direction "clarifie très vite les mesures qu’elle compte prendre pour qu’il n’y ait aucun licenciement en France".

Certes, dans sa présentation, IBM envisage de s’appuyer sur la GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) pour supprimer ces emplois. Mais le groupe n'exclut pas d'engager un éventuel PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi) s'il n'arrivait pas, par ce biais, "à la nécessaire adaptation d’IBM France aux demandes de ses clients".

Pour la CGT, rien de nouveau dans l'annonce de mercredi

Alors que la bataille électorale est engagée pour les prochaines élections syndicales en juin, la CGT, de son côté, affiche une vision différente. Pour elle, cela fait des années qu'à travers la GPEC, le nombre de postes à IBM France se réduit d'environ 600 par an. Donc rien pour elle de nouveau dans cette annonce qui n'est d'ailleurs pas une décision, mais une information sur la stratégie de la direction.

"L'annonce des 1.200 suppressions de postes a eu un effet "big bang" déclare ainsi un syndicaliste. Mais elle est dans la ligne de la réduction des effectifs qui se trace depuis des années. L'enfer habituel". Et de rappeler qu'IBM comptait 26.000 salariés en France il y a 15 ans (contre moins de 10.000 aujourd'hui) tandis qu'à La Gaude, les IBMers étaient encore 1.600 en 2000 (contre 680 aujourd'hui).

IBM risque-t-il de disparaître du paysage azuréen?

La fermeture du site de Texas Instruments à Villeuneuve-Loubet a été un véritable choc pour la Côte high Tech. IBM risque-t-il de suivre le même chemin ? Les observateurs ne le pensent pas. Consacrée au logiciel, le secteur sur lequel IBM se renforce aujourd'hui, l'entité sophipolitaine issue du rachat d'Ilog en 2009, ne devrait pas bouger. Le Business Solutions Center, centre de démonstration des différentes applications métier de Big Blue non plus. Il serait d'autant moins menacé que Big Blue a de grandes ambitions dans le domaine des "smart cities" dans lequel la métropole niçoise est engagée.

Reste toute la partie infogérance qui regroupe les effectifs les plus nombreux et dont une partie est déjà partie au fil des dernières années vers les pays de l'Est ou l'Inde, pays où les compétences sont moins chères. C'est là que pourrait se jouer la fourchette des prochaines années entre 200 et 600 postes…

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