Eurowards : la légèreté du jury national épinglée !

Posté ven 24/10/2003 - 00:00
Par admin

Si au niveau PACA, la sélection des candidats à ce prix européen des start-up avait été fait dans les règles de l'art, au niveau national, fin septembre, ce fut loin d'être le cas. Un des membres du jury stigmatise l'absence de professionnalisme et la légèreté de l'organisation Eurowards France.

Non. Ce n'est pas le fait qu'aucune entreprise azuréenne sélectionnée par le jury Eurowards Paca n'ait été retenue au niveau national qui a provoqué la colère et des candidats et des organisateurs régionaux. Ce qui a motivé la grosse déception et une certaine rancoeur, c'est la façon dont laquelle les organisateurs, au niveau national, ont mené l'opération de sélection nationale. Les régionaux PACA se sont notamment indignés du manque de professionnalisme et de la légèreté avec laquelle cet échelon national a été organisé ou plutôt inorganisé.Quatre start-up azuréennes représentativesLe jury PACA, monté par Ceram Entrepreneurs & Innovation avait ainsi sélectionné quatre start-up azuréennes (DyCCS, Moduloptic, Seemage et ASK), parmi 44 projets PACA retenus. Chaque projet avait été étudié, pesé, comparé aux autres et le choix avait permis de faire ressortir quatre entreprises qui, dans leur catégorie, étaient plus que représentatives. Ce qui permettait d'envisager une ou plusieurs qualifications à l'échelon national pour une participation à la finale européenne fin novembre. ASK par exemple, la success story sophipolitaine pouvait prétendre à figurer au palmarès de l'expansion. Tout comme il était envisageable de voir Seemage primé dans la catégorie "start-up" avec son remarquable logiciel de communication par la 3D.Mais fin septembre à Paris, le comité de sélection qui avait été réuni à l'occasion du salon Innovact, était loin de s'attacher avec autant d'attention que le jury PACA aux qualités intrinsèques des start-up dont les dirigeants pourtant avaient fait le déplacement. "J'ai constaté avec indignation l'absence de professionnalisme manifeste des organisateurs Eurowards !", écrit ainsi un des membres du jury. S' ils nous avaient déjà mis la puce à l'oreille, j' espérais néanmoins du jury un peu plus de "métier"! malheureusement quelques personnes clé annoncées au jury ne se sont pas présentées, elles ont lourdement fait défaut.Un choix national bâcléEt d'expliquer comment tout cela s'était passé. "Le jury qui avait à départager 26 dossiers en 5 heures était divisé en 2 pools , chacun initialement composé de 6 personnes. Au final mon pool s'est restreint à 4 autres personnes. Et l'autre pool à 3, au profil métier plus que discutable!" (pour discuter de la qualité de start-up). "Eurowards a changé la répartition entre les 2 pools au démarrage, afin d'éviter un biais grossier d'un jury à l'autre. Ainsi 50% des dossiers évalués n'avaient donc pas été étudiés par le jury au préalable! La notation sur 40 points des 4 critères de sélection n'a pas été appliquée, mais le jury s'est contenté de désigner les 2 projets favoris, et c'est la majorité des voix qui l'a emporté.""Dans mon pool nous avons étudié: les encouragements et les expansions." Exemple d'appréciation formulée pour ASK : a déjà tout réussi pourquoi le soutenir au travers d'Eurowards? C'est finalement Thetis environnement, petite PME technologique fabricant des générateurs sécurisés de dioxyde de chlore pour le traitement des eaux potables qui a été choisie pour représenter la France à Bruxelles. Pas forcément une mauvaise entreprise. Mais rien à voir, côté expansion avec ASK qui connaît aujourd'hui un développement mondial avec ses cartes à puce sans contact pour les transports en commun. "Les prix sont revenus à des PME de technologie et non à des start-ups (entreprises à forte innovation techno, trajectoire de croissance soutenue, gourmandes en capitaux)!. Et dire que c'est la vitrine française à Bruxelles! A l'évidence il a manqué à Eurowards France un représentant, c'est en effet Eurowards Bruxelles qui s'en est chargé, " s'exclame ce membre du jury qui compte bien faire part par lettre de ses griefs aux organisateurs.Les lauréats azuréens auront au total perdu une journée de travail par ce déplacement à Innovact. Il leur restera quand même, au niveau PACA, les prix accordés par l'IRT (Initiative Riviera Technologies) pour ne pas regretter d'avoir participé à Eurowards 2003 : 3.000 euros pour le lauréat de la catégorie "Encouragement", 5.000 pour celui de l'amorçage et 7.000 euros pour celui de la "Start-up". Une bonne consolation même si le chemin de Bruxelles leur a été barré !

Jean-Pierre  Largillet

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