Felix, un nouveau fonds européen qui devrait intéresser la Côte

Posté ven 05/06/2015 - 15:41
Par admin

Frédéric Court (co-fondateur d'Etexx à Nice) a annoncé hier soir à Londres le lancement de Felix Capital. Doté de 120 millions de dollars, ce nouveau fonds de capital-risque européen est dédié aux jeunes entreprises du numérique et des nouvelles technologies, notamment les nouvelles marques et les technologies pour les marques de l'art de vivre numérique, incluant services internet, commerce, média, mobile, SaaS.

Felix, un nouveau fonds européen qui devrait intéresser la Côte

Le lancement hier soir à Londres de Felix (Felix Capital Partners), un nouveau fonds de capital-risque européen doté de 120 millions de dollars, a de quoi intéresser la Côte d'Azur. Pour plusieurs raisons. D'abord parce celui qui a créé ce nouveau fonds d'investissement n'y est pas un inconnu. Frédéric Court (photo ci-dessus), pour ceux qui se souviennent de l'effervescence de l'an 2000, avait co-fondé  Etexx à Nice, une place de marché du textile très en avance sur son temps qui avait levé pas mal d'argent pour l'époque mais avait fini par sombrer.

A l'intersection de la technologie et de la créativité

Ensuite parce que Frédéric Court, le financier de l'équipe, parti alors à Londres pour se lancer dans le secteur de l'investissement, a gardé des attaches à Nice où il revient fréquemment. Il connaît la région. Il fait partie du "board" de Team Côte d'Azur, l'agence de développement économique. Il est sensible à la qualité des jeunes entreprises innovantes qui ont poussé depuis et aimerait pouvoir y investir. Enfin, troisième raison de s'intéresser à ce lancement de Felix Capital : sa cible colle bien à la spécificité du numérique azuréen. Il s'agit des nouvelles marques de "l’art de vivre numérique" ainsi que des technologies qui leur sont dédiées, notamment dans les domaines du commerce et des médias.

Mené par Frédéric Court à partir de Londres, Felix Capital se positionne ainsi à l’intersection de la technologie et de la créativité, là où l’Europe a des talents d’envergure mondiale. "Ce qui intéresse Felix, explique Frédéric Court, ce sont les entreprises créatives qui lient les technologies et l'art de vivre. Nous cherchons tous des solutions pour garder une meilleure santé, trouver une alimentation plus saine, pour mieux vivre. Felix se présente aussi comme une plateforme de capital risque pour les industries créatives, dans les grands marchés tels que le commerce, les médias numériques et les objets connectés."

Les trois critères de Felix pour investir

"Dans nos investissements, nous allons nous appuyer sur trois critères", poursuit Frédéric Court. "Un : les entrepreneurs. Tous nos succès ont été liés à une équipe avec un ou plusieurs fondateurs alliant énergie, charisme, ambition. Deux : les sociétés qui ont un angle particulier, une différentiation et ne se contentent pas de répliquer un concept B2B que l'on retrouve ailleurs. Des entreprises qui créent leur modèle et se sont développées plutôt de manière organique. Trois : des ambitions internationales, idéalement globales et notamment sur le marché américain".

"A la lumière de ces trois critères, nous visons la "connected life", avec des applications et services au-dessus de l'Internet des Objets, des places de marché pour le commerce (c'est actuellement la forme d'e-commerce qui a le mieux réussi avec e-Bay, Amazon et autres), des technologies pour le marketing en matière de média et des services autour du bien-être pour la maison, la voiture ou autre."

Un socle d'investisseurs institutionnels européens et américains

Un mot sur le fonds en lui-même. Felix capital avait pour ambition initiale de lever 80 millions de dollars, mais a finalement clôturé sur un montant 50% supérieur (120 millions de dollars), suite à un engouement fort des investisseurs. Les fonds proviennent essentiellement d’investisseurs institutionnels européens et américains (fonds de fonds, fondations, fonds de pension) ainsi que de quelques family offices, et quelques groupes industriels. Cette base d’investisseurs, aux programmes de venture capital bien établis, souhaite s’inscrire sur le long terme avec Felix Capital qui compte également parmi ses investisseurs, des entrepreneurs ayant réussi dans les nouvelles technologies comme Xavier Niel, ou Jacques-Antoine Granjon (Ventes privées).

L’équipe fondatrice de Felix Capital est composée de Frédéric Court (Managing Partner), Les Gabb (Finance Partner, ayant travaillé 15 ans avec Frédéric chez Advent Ventures) et Antoine Nussenbaum (Principal, précédemment chez Atlas Global et ABN AMRO). L'équipe est épaulée d’une dizaine de "Venture Advisors", entrepreneurs et cadres dirigeants ayant investi personnellement dans le fonds et avec une expertise dans les secteurs d’investissement de Felix.

Créer un fonds d'investissement de premier plan axé sur les industries créatives

La stratégie d'investissement dans les nouvelles marques de "l’art de vivre numérique" ainsi que les technologies qui leur sont dédiées, se trouve bien en ligne avec le track-record de Frédéric Court. Il était le premier investisseur dans Farfetch (site de prêt-à-porter de mode et de luxe, actuellement valorisé à 1 milliard de dollars), et a précédemment investi dans Zong (paiement mobile, vendue à eBay pour 240 millions de dollars), Vitrue (marketing via réseaux sociaux, acquis par Oracle), et Dailymotion (plateforme de partage de vidéos).

"Notre ambition est de construire un fonds d’investissement de premier plan axé sur les industries créatives", explique Frédéric Court qui se présente comme un entrepreneur du capital-risque. La Côte d'Azur, qui a développé ces dernières années son écosystème de l'innovation, pourrait y trouver une occasion de renforcer son maillon faible : le financement des entreprises, un des éléments-clé du succès de la Silicon Valley. Felix, qui affiche une grande flexibilité avec des investissements pouvant aller de 100.000 à 10 millions de dollars, mérite aussi que la Côte s'y intéresse.

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