Immobilier : trou d'air sur les six derniers mois

Posté mar 21/12/1999 - 00:00
Par admin

Chute sensible du nombre des transactions dans le neuf avec la fin du Périssol et tendance au ralentissement dans les reventes : la Côte d'Azur à contre-courant des autres régions françaises.

Ils ne sont pas à l'unisson de la croissance retrouvée, les agents immobiliers de la Côte d'Azur. Et si la pierre se remet à flamber sur Paris, ils jurent que sur la Côte, elle reste sage. Ils montrent même que, loin d'avoir continué une plantureuse progression, les chiffres de transactions sont retombés à partir du troisième trimestre.La raison ? La fin de Périssol bien sûr. L'amendement Périssol avait affolé les ventes. La loi Besson, qui a pris le relais et qui se trouve mal adaptée à la Côte en raison des plafonds de prix (la FNAIM a demandé déjà à plusieurs reprises un alignement sur Paris), n'a eu aucun effet. D'où ce trou d'air enregistré à partir du troisième trimestre et comptabilisé par l'Observatoire immobilier de la Côte d'Azur.Logements neufs : plongeon de 30%Les chiffres ? Les baisses sont particulièrement significatives bien sûr dans les ventes de logements neufs si l'on compare les troisièmes trimestres 1998 et 1999. Menton : 280 transactions en 98; 136 en 99. Plus de 50% de baisse. Nice : 330 ventes en 98; 183 en 99. Plus de 40% en moins. Cagnes : moins 54%. Seul le secteur d'Antibes monte : plus 10% avec 215 transactions au troisième trimestre 1999. Globalement sur le département, la baisse en comparant les mêmes trimestres d'une année sur l'autre frise les 30% (1.294 ventes en 98 contre 912 en 99).Pour Bernard Reynaud, président départemental de la FNAIM, cette tendance du troisième trimestre se poursuit sur le quatrième. 'Au vu des deux premiers trimestres, nous pensions atteindre les 6.000 ventes dans le neuf contre 5.173 l'an dernier. Je crains que nous n'arrivions même pas à 5.000 alors que le niveau de besoin s'établirait plutôt à 7.500 ventes annuelles. Nous allons être la seule région de France à faire moins bien que l'an dernier !''Un marché sous perfusion'Mais la fin du Périssol est-elle suffisante pour expliquer le trou d'air actuel ? Pas tout à fait, même si 40% des ventes dans le neuf, dans les huit premiers mois de 1999 se sont faites sur du Périssol. D'autres phénomènes jouent : la faiblesse structurelle des stocks de logements neufs (moins 42% de mise en vente par rapport au troisième trimestre 98, moins 18% de stocks); le fléchissement des mises en chantiers.Les professionnels tirent aussi la sonnette d'alarme: 'la construction de logements neufs est en danger. Le marché est aujourd'hui sous perfusion. Il est temps pour le réanimer que responsables, décideurs, élus se concertent s'ils veulent réussir à maintenir l'activité génératrice d'emplois. Si rien n'est fait, il sera difficile dans trois mois de trouver un logement neuf sur la Côte d'Azur ! 'clament-ils dans un communiqué.Stabilité des prixCôté reventes (le secteur du logement ancien), les choses sont allées un peu mieux. Nice, en particulier a été très actif (plus 24 % avec 2.200 reventes au troisième trimestre 1998 et une année 1999 qui, avec plus de 7.600 reventes, sera nettement meilleure que 98). Antibes a bien tiré son épingle du jeu (plus 8% pour le troisième trimestre 99 avec 602 reventes). Cannes, en revanche, replonge (moins 6% au troisième trimestre avec 582 reventes). Mais, sur le secteur de l'ancien, la tendance est au ralentissement sur le quatrième trimestre. La baisse de la TVA sur les travaux de rénovation n'aura pratiquement pas eu d'incidences sur les transactions.Les prix, compte tenu de ce ralentissement, n'ont pas flambé comme à Paris. Selon les professionnels, les prix sont étals pour les studios (plus 2% pour les deux pièces), tandis que les loyers sont restés stables alors qu'ils ont pris 10% en région parisienne. Au moins une bonne nouvelle pour les locataires et les candidats à l'achat…

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