Les mauvaises surprises du plan de rigueur présenté par François Fillon

Des confirmations d'hypothèses avancées dans les médias ces derniers jours et quelques surprises (mauvaises) dans le nouveau plan de rigueur détaillé ce midi par François Fillon, Premier ministre. Si la hausse de la TVA de 5,5 à 7% pour la restauration et les travaux de rénovation avait été déjà largement évoquée, en revanche, la disparition totale du dispositif Scellier dès fin 2012 était moins attendue. Tout comme le recentrage du PTZ (Prêt à Taux Zéro) sur les logements neufs. Le tout pour un gain estimé à 1,8 milliards d'euros dès 2012. Promoteurs et professionnels de l'immobilier ne devraient pas être ravis.

Les mesures traduisent également une nette hausse des impôts sur le revenu. Elle se conjugue à travers une taxation accrue du capital (le prélèvement forfaitaire obligatoire pour les dividendes et les revenus d'épargne grimpe de 19 à 24%), ainsi qu'un gel des barèmes de l'impôt sur le revenu, de l'impôt sur la fortune et des droits de succession et donation sur les années 2012 et 2013. L'inflation qui vient gonfler naturellement les revenus n'étant plus prise en compte, la mesure devrait rapporter 1,7 milliards d'euros sur chacune des deux années.

Autre mesure qui, elle aussi, avait été déjà évoquée : l'accélération de la mise en oeuvre de la réforme de 2010 des retraites avec l'application du passage de l'âge légal de départ à 62 ans, avancée d'un an. Alourdissement de l'impôt sur les bénéfices des grandes sociétés (plus de 250 M€ de CA), prestations sociales hors minima sociaux et revenus de remplacement (allocations familiales, aides au logement ) qui évolueront au niveau de la croissance au lieu de l'inflation les deux prochaines années, soit 1% en 2012, figurent parmi les ingrédients de cette nouvelle potion amère.