Manuel Valls à Nice : "Nous comprenons la colère, mais la justice doit prévaloir"

Au lendemain d’une manifestation de soutien au bijoutier niçois mis en examen pour homicide volontaire après avoir tué le jeune délinquant qui l’avait braqué lors de l’ouverture de son magasin, Manuel Valls, le Ministre de l’Intérieur, s’est rendu ce matin à Nice à la fois pour faire le point sur l’enquête, mais aussi pour rencontrer les élus et les représentants des commerçants afin d’essayer de trouver des solutions pour que les bijoutiers puissent travailler en toute sécurité et que ces drames de l’autodéfense ne se reproduisent plus. A l’issue de la réunion, face à la presse, le Ministre de l’Intérieur a tout d’abord affirmé qu’il comprenait la colère et l’exaspération suscitées par le braquage de ce bijoutier niçois, mais pour lui, même face à l’insupportable, c’est à la justice de prévaloir. Pour autant, les bijoutiers doivent pouvoir venir travailler sans avoir la peur au ventre. La réunion avec les professionnels avait pour objectif d’avancer dans la mise en œuvre de solutions, même si pour Manuel Valls, il n’existe pas de recettes miracles dans ce domaine et que la réussite passe par un travail de fond.

La loi Taubira n’a rien à voir avec ce drame

Un travail qui a déjà commencé à être entrepris et qui, d’après lui, donne déjà des résultats puisque, paradoxalement, le nombre de braquages de bijoutiers serait en baisse. Manuel Valls a tout de même bien conscience que ces bons chiffres ont peu de poids face à l’émotion provoquée par la violence de l’agression de mercredi dernier, à l’origine de ce drame de l’autodéfense. Des violences que certains imputent aux messages de laxisme envoyés par le gouvernement, notamment au travers du projet de loi Taubira. Des accusations que réfute Manuel Valls pour qui la future loi pénale a précisément  pour objectif la lutte contre la délinquance et la récidive. Une récidive qui existe aujourd’hui alors même que la loi Taubira n’est pas encore en vigueur. Quant aux nombreuses tentatives de récupération politique de l’émotion et de la mobilisation sur les réseaux sociaux provoquées par le drame niçois, le Ministre de l’Intérieur, qui n’a pas eu de besoin de Facebook pour être interpellé, n’a pas voulu engager de polémique sur ce sujet, préférant s’en remettre au travail de la justice pour obtenir toute la lumière sur cette affaire.