Monaco : le coup de colère du Prince Rainier

Posté mar 31/10/2000 - 00:00
Par admin

S'insurgeant contre la campagne de dénigrement, le Prince demande un 'dépoussièrage' des traités liant la Principauté à la France pour un retour à une pleine souveraineté.

'Paris a franchi un pas que nous ne pouvons accepter. La France nous traite publiquement de trafiquants. Il faut en finir avec ces accusations'. A travers une interview publiée mardi 31 octobre dans Le Figaro, ( /www.lefigaro.fr/cgi-bin/gx.cgi/AppLogic+FTContentServer?pagename=FutureTense/Apps/Xcelerate/View&c=figArticle&cid=FIGY5P1CXEC&live=true&Site=true&gCurChannel=ZZZJTGN6J7C&gCurRubrique=ZZZ4GPM6J7C&gCurSubRubrique="> 'Monaco veut rompre avec la France') le Prince Rainier a laissé éclater sa colère suite au rapport du ministère de l'Economie sorti début octobre et stigmatisant une Principauté 'vulnérable au blanchiment (voir l'article 'Blanchiment : Monaco nie mais accepte de coopérer'). Il a aussi contre attaqué. Le gouvernement français avait menacé début octobre de réviser les accords liant la France à la Principauté. Le Prince Rainier, a demandé lui-même un 'dépoussièrage' de ces accords afin de permettre à la Principauté de retrouver toute la souveraineté d'un Etat indépendant. Inutile de dire que l'intervention du souverain monégasque a connu un retentissement national…Des temps révolus' Trop longtemps, je crois, nous avons accepté que notre souveraineté soit limitée. Il est temps de dépoussiérer les traités qui nous lient à la France. Le traité de 1918, qui prévoit 'une amitié protectrice' entre Paris et Monaco, doit être réaménagé. La convention de 1930, qui octroie à la France des prérogatives considérables dans la gestion des affaires monégasques, doit l'être également. La Principauté entend retrouver sa pleine souveraineté. Le Prince Rainier, qui s'exprime ainsi dans le Figaro, a lancé une véritable bombe alors que les relations franco-monégasques s'étaient tendues début octobre.'L'ensemble des textes qui nous lient à la France ont été signés à une époque, l'entre-deux-guerres, où Paris craignait que la Principauté devienne une tête de pont de l'Allemagne au cœur de l'Hexagone. Ces temps sont révolus. Il n'y a plus de raison que Paris intervienne aussi massivement dans les affaires intérieures monégasques', poursuit le Prince Rainier interviewé par Gérard Nirascou du Figaro (par ailleurs maire de Saint-Jeannet au-dessus de Vence).Nommer le chef du gouvernementCe que le Prince Rainier demande à changer ? Que l'Etat monégasque puisse nommer le chef de son gouvernement (actuellement ce dernier est nommé par la France). Que les Monégasques puissent occuper un certain nombre de postes d'autorité ou de responsabilité dévolus aujourd'hui, par la convention de 1930, à des fonctionnaires français'(les deux tiers des postes de magistrats reviennent à des fonctionnaires français). ' Cela ne veut pas dire qu'il faut remplacer tous les fonctionnaires français par des nationaux monégasques, mais le système actuel doit être profondément revu dans l'optique de rendre sa pleine souveraineté à notre pays, de rendre Monaco aux Monégasques.' Autant de demandes que Monaco compte faire valoir par la voie diplomatique.La réaction de ParisLa mise au point française n'a pas tardé. Mardi dans l'après-midi, François Rivasseau, porte-parole du Quai d'Orsay a déclaré : 'la France a fait part dès juin dernier de sa disponibilité de travailler avec les autorités monégasques à cet exercice de dépoussiérage. Un groupe de travail bilatéral tient aujourd'hui (mardi) sa première réunion sur ce sujet (…/..) Les discussions commencent à peine et le Prince est intervenu au moment où elles s'ouvraient.' Pour le ministère des Affaires étrangères, la France est bien prête à 'dépoussiérer' le traité régissant ses relations avec Monaco. Mais elle continue d'exiger de la Principauté des actions pour lutter contre le blanchiment de l'argent...

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