Monaco : toujours pas de reprise en vue pour la SBM

Bernard Lambert (au micro) lors de la présentation des comptes.

Pour le troisième exercice consécutif la SBM (Société des Bains de Mer, premier opérateur hôtelier monégasque et exploitant des casinos en principauté) enregistre une baisse de chiffre d’affaires, - 3% à 361,7 millions d’euros. Les comptes 2009/2010, présentés à l’issue du conseil d’administration par son président Jean-Luc Biamonti, font état d’une perte de 17,3 millions d’euros contre un résultat net de 1,1 million d’euros lors du précédent exercice.

Le redressement de l’activité hôtelière, qui affiche une croissance de 10%, à 170,7 millions d’euros, n’a pas suffi à compenser la baisse significative des recettes de jeux, -14% à 172 millions d’euros. La crise des casinos, qui avait un temps épargné la principauté, la frappe de plein fouet. Les recettes des machines à sous sont en recul de 6%, mais surtout les jeux de table, qui avaient plutôt bien résisté jusqu’ici, enregistrent une baisse de 23%. "Cela tient à l’interdiction de fumer, mais aussi à la raréfaction de la clientèle italienne, touchée par la crise, et à des enjeux moins importants", explique Bernard Lambert, directeur général de la SBM.

L’engagement de la SBM dans les jeux en ligne, au côté de Stéphane Courbit, l’ex patron d’Endemol, au sein de Betclic Everest Group, continue à coûter de l’argent au groupe monégasque qui a dû prendre en compte une perte de 25 millions d’euros dans un marché français qui démarre beaucoup plus lentement que prévu.

Poursuivre le développement international

La fréquentation hôtelière, pour l’exercice en cours, reste bien orientée, confirme Bernard Lambert. Le mariage princier laisse augurer un bon mois de juillet mais le Ramadan, qui a lieu cette année au mois d’août, risque de peser sur le taux de remplissage avec l’absence de la clientèle originaire du Moyen-Orient. Pour compenser l’interdiction de fumer et relancer les jeux de table, deux terrasses en plein air ont été aménagées au sein du casino dont la rénovation se poursuit. Il concentre l’essentiel des investissements (une soixantaine de millions d’euros sur l’exercice) avec la fin du chantier sur l’ancien hôtel Balmoral, transformé en résidence hôtelière de prestige dont la livraison est prévue fin 2011.

Dans ce contexte, la SBM cherche à se développer à l’international. Elle a confié à l’ancien directeur de l’hôtel Hermitage, Jean-Pierre Siri, la responsabilité de ce développement qui vise à exploiter le savoir-faire du groupe dans la gestion d’établissements de prestige. Après les deux opérations conclues au Maroc et à Abu Dhabi, des échanges sont en cours pour la gestion d’un golf en France.  

Christiane Navas