Nice : le premier adjoint pris dans les remous de l'affaire de la Sémiacs

De l'eau dans le gaz à la tête du Conseil municipal niçois. Pris dans les remous de l'affaire de harcèlement sexuel à la Semiacs (Société d'économie mixte qui gère les transports niçois), Benoît Kandel s'est vu retirer ses délégations à la sécurité et pourrait perdre son statut de premier adjoint de la ville de Nice. Le député-maire Christian Estrosi a en effet très mal pris les déclarations de son premier adjoint à propos de ce dossier, parues dans Nice-Matin hier mercredi 28 août.

En tant que président du conseil d'administration de la Sémiacs, Benoit Kandel avait été mis en cause par les trois salariées de la Sémiacs qui avaient porté plainte pour harcèlement et attouchements contre Henri Alonzo, directeur général de la société. Elles avaient en effet déclaré que Benoît Kandel était au courant de ces agissements. A quelques jours de la comparution d'Henri Alonzo devant le tribunal correctionnel pour agression sexuelle, Benoît Kandel, ancien colonel de gendarmerie, a contre-attaqué en dénonçant dans cette interview des "anomalies" dans la procédure judiciaire et en déclarant que la police lui aurait "menti" en minimisant la gravité des faits reprochés à son directeur général.

Au vu de ces déclarations, Christian Estrosi a réagi très rapidement. Dans un communiqué diffusé en fin d'après-midi, le député-maire UMP de Nice annonçait qu'il reprenait en direct les délégations à la sécurité. Un domaine essentiel dans la campagne des municipales qui va s'ouvrir.

"Suite à la publication, dans Nice Matin ce jour, d’une interview du Premier Adjoint à la ville de Nice Benoît Kandel relative à la convocation, devant le Tribunal correctionnel, du Directeur général de la Semiacs, Christian Estrosi, Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur, qui découvre cette initiative, considère que les propos tenus par Benoît Kandel mettant en cause la police et la justice ne lui permettent pas d’exercer ses fonctions d’adjoint en charge de la sécurité en bonne harmonie avec les services de l’Etat", est-il noté dans ce communiqué.

"Dans l’intérêt général de la Ville et pour préserver cette harmonie essentielle à la lutte contre la délinquance, Christian Estrosi a décidé d’exercer lui-même cette délégation afin de permettre à Benoît Kandel de pouvoir témoigner librement devant les instances judiciaires". Un Conseil municipal doit se réunir mardi 3 septembre, jour de la comparution du DG de la Sémiacs, pour entériner cette décision et certains vont à penser qu'au-delà de la délégation à la sécurité (intégrant la circulation, et le stationnement), Benoît Kandel risque fort de perdre son statut de premier adjoint dans l'affaire.