Nice-Matin à la recherche de nouveaux investisseurs

Posté ven 19/02/2016 - 16:15
Par admin

La SCIC (Société coopérative d'intérêt collectif), qui a repris le groupe de presse en novembre 2014, va ouvrir son capital. Elle a mis en place en janvier une "data room" dans laquelle les investisseurs intéressés peuvent prendre connaissance de toutes les conditions. Une dizaine de dossiers ont déjà été retirés. Les actionnaires-salariés devraient faire leur choix en mars.

Nice-Matin à la recherche de nouveaux investisseurs

Qui va investir dans Nice-Matin ? C'est la question qui se pose depuis début janvier, depuis que la SCIC des salariés (Société coopérative d'intérêt collectif), qui a repris le titre au Groupe Hersant Media en novembre 2014 a ouvert une data-room dans laquelle les investisseurs potentiels intéressés peuvent prendre connaissance de "l'appel à investissement". Il s'agit d'un dossier complet dans lequel sont données toutes les conditions, ainsi que les lignes rouges à ne pas franchir (impossible, par exemple, de déménager l'imprimerie de la route de Grenoble).

Une dizaine de dossiers déjà retirés

Cette question autour des nouveaux investisseurs devrait trouver réponse rapidement. A la date d'aujourd'hui, une dizaine de dossiers ont ainsi été retirés. Les 454 actionnaires salariés doivent maintenant se réunir début mars et choisir le ou les nouveaux actionnaires retenus. Le Conseil de surveillance de Nice-Matin  devrait faire son choix définitif avant la fin du printemps. Quelques noms sont ainsi déjà apparus, ou plutôt réapparus. Ainsi parmi six candidats qui se sont manifestés auprès du mandataire, Me Xavier Huertas, figurent des groupes qui avaient tenté le rachat il y a un peu plus d'un an. Il en est ainsi pour le groupe de BTP monégasque Marzocco (la Tour Odéon) et de celui du milliardaire libanais de Mandelieu, Iskandar Safa, qui depuis a racheté Valeurs actuelles. Tous deux avaient postulé ensemble avec le groupe belge Rossel (La Voix du Nord et maintenant 20 Minutes) mais reviennent à la charge à titre individuel.

Parmi les noms également avancés, celui d'Yves Journel, propriétaire de Domusvi, un empire de maisons de retraite et cliniques dont Oxford à Cannes, clinique du Palais à Grasse, etc.. Quatrième nom qui circule : Nethys, une société belge qui a acquis l'an dernier 10% de La Provence à Marseille.

De gros besoins de liquidités, mais des actifs solides

Cette recherche d'investisseurs était déjà inscrite dans le plan de marche de la SCIC lors de la reprise. Elle est cependant devenue nécessaire aujourd'hui. Non que le groupe n'ait pas pu redresser la barre. Après une perte de 10 millions d'euros en 2014 sous la houlette GHM, il a pu équilibrer ses comptes en 2015, grâce à des restructuration et à l'allégement de sa masse salariale (150 départs avaient été actés à la reprise). Mais l'an dernier la diffusion est restée en baisse (environ 6 %) et, comme dans la plupart des quotidiens français, les recettes publicitaires sont également en recul (de près de 10 % en 2015).

De plus la SCIC, qui a vendu quatre agences locales dont elle était propriétaire pour rembourser un prêt de 4 M€ à Bernard Tapie, doit encore rembourser un prêt de 2 M€ à la Région PACA pour lequel elle a obtenu un moratoire et surtout régler des arriérés de charges sociales (environ 3 M€) et de caisses de retraite (environ 2 M€), réclamés d'une façon de plus en plus pressante. Enfin, des liquidités sont également nécessaires pour développer à fond le numérique (une nouvelle offre d'abonnements pour l'édition Web a été lancée récemment) et pour mettre en place un département événementiel assuré d'être très profitable dans une région qui est la plus riche de France après Paris.  

Pour rassurer les investisseurs, la SCIC peut également faire état de beaux actifs. Elle est notamment propriétaire du siège du boulevard du Mercantour (ancienne route de Grenoble), qui se trouve désormais au cœur de l'Eco-Vallée et dispose de plus de 30.000 m2 de droits à bâtir, sans même toucher son bâtiment principal. De quoi séduire des investisseurs venus de l'immobilier tout autant que des investisseurs venus de la presse.

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