Nice-Matin : le risque d'un dépôt de bilan évoqué

Posté ven 13/09/2013 - 13:40
Par admin

Les salariés du groupe Nice-Matin sont de plus en plus inquiets. Alors que le quotidien régional perd près d'1,5 M€ par mois, l'éventualité d'un dépôt de bilan d'ici la fin de l'année a été évoquée tandis que la suppression de 180 à 200 postes est présentée comme inévitable.

Nice-Matin : le risque d'un dépôt de bilan évoqué

L'inquiétude gagne les salariés du groupe Nice-Matin, société désormais détenue à 75% par la famille Hersant et à 25 % par le Groupe Bernard Tapie. Lors d'une réunion des cadres, mercredi, il a été en effet évoqué le risque que le groupe de presse régional puisse se retrouver en dépôt de bilan avant la fin de l'année, faute d'une trésorerie suffisante pour assurer ses charges. Hier soir aussi, les journalistes du SNJ se sont réunis jusque tard dans la nuit au siège de la route de Grenoble pour faire le point sur la situation et pour envisager les actions à mener. Une assemblée générale de tous les salariés (administratifs, journalistes et techniques) doit maintenant être organisée en début de semaine prochaine.

Les salariés se sentent particulièrement floués dans la transaction intervenue en fin d'année dernière lors du rachat par le tandem Hersant-Tapie, rachat suivi en juillet dernier de la séparation (en partie) des actionnaires, Bernard Tapie prenant le quotidien La Provence et GHM (Groupe Hersant Médias) gardant 75% de Nice-Matin et 50% de Corse-Matin. Lors du rachat en effet, il avait été promis une relance des quotidiens dont Nice-Matin et Var-Matin pour faire face aux mutations en cours des médias. Mais les investissements nécessaires restent attendus et personne ne voit rien venir.

Or le groupe Nice-Matin continue à perdre de l'argent (près d'1,5 M€ par mois). En février dernier, c'était Bernard Tapie qui, sur ses deniers, avait apporté la rallonge nécessaire. Cette fois, les salaires pourraient être assurés jusqu'à la fin de l'année mais au-delà, c'est le dépôt de bilan qui est envisagé. D'autre part, un nombre de 180 à 200 postes à supprimer sur près de 700 a été avancé. Et celà quoiqu'il arrive (nouvelle entrée au capital ou reprise du groupe).

Le 10 juillet dernier, déjà, les salariés avaient affiché leurs inquiétudes sur le blog du SNJ, alors que leur co-actionnaire, Bernard Tapie, venait d'être mis en examen dans l'affaire de l'arbitrage. "Vendez-nous très vite", avaient-ils imploré pointant du doigt l'incapacité des propriétaires de réaliser les investissements nécessaires à la relance. Si des noms ont circulé, dont celui de l'homme d'affaires libanais Iskandar Safa déjà candidat en novembre 2012, aucun début de concrétisation n'a pour l'instant été annoncé.

La direction suivrait actuellement deux pistes sur lesquelles elle a gardé un secret absolu. Mais alors qu'une menace de dépôt de bilan se précise et que des perspectives de suppression de postes sont clairement évoquées, on voit mal un nouvel acquéreur se précipiter pour racheter aujourd'hui ce qu'il pourrait obtenir à la casse demain. Triste fin d'année en vue pour l'un des plus beaux fleurons de la Presse Quotidienne Régionale!

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