Nice-Matin : quatre investisseurs au choix des salariés-actionnaires

Posté ven 06/05/2016 - 12:14
Par admin

Quatre dossiers restent en lice et seront proposés mardi 10 mai au choix des 430 actionnaires-salariés de la SCIC (Société coopérative d'intérêt collectif) qui avait repris le quotidien au Groupe Hersant Média en novembre 2014 : ceux de Georges Ghosn, de Christian Mars, du groupe Nethys et de Michel Ohayon. En attendant l'heure du choix, le quotidien lance aujourd'hui son nouveau magazine week-end.

Nice-Matin : quatre investisseurs au choix des salariés-actionnaires

C'est une semaine décisive qui s'ouvre pour le groupe Nice-Matin, dont les salariés-actionnaires de la SCIC (Société coopérative d'intérêt collectif) auront à choisir leur nouvel investisseur. Si dans un premier temps, deux offres étaient mises en avant dont celle du groupe belge Nethys considérée comme tenant la pole position, les quelque 430 salariés actionnaires (sur 800 salariés) auront à choisir l'une des quatre offres qui restent en lice lors d'une assemblée générale des actionnaires qui aura lieu au siège mardi 10 mai. Par ordre alphabétique, il s'agit des offres de :

  • Georges Ghosn (ex-propriétaire de La Tribune et de France-Soir) qui avait déjà candidaté pour le rachat du groupe lors du précédent round en novembre 2014.
  • Christian Mars, le petit-fils du fondateur Michel Bavastro, qui connait bien le groupe pour avoir travaillé au développement de l'empire de presse familial jusqu'en 1998, date de la reprise par Lagardère. Actuellement Pdg de la société de couponing E-Liberty", il pilote plusieurs sociétés d'informatique et veut assurer la transition numérique du groupe. PressNews, site d'information spécialisé dans les médias, le présente comme "un proche du maire LR de Nice, Christian Estrosi (il a été membre de son équipe parlementaire)".
  • Le groupe belge Nethys, dont le siège social est à Liège, et qui s'est déjà impliqué dans la Provence avec l'acquisition de 11% des parts auprès de Bernard Tapie et l'intention de monter à 49% propose une montée en trois temps avec 15 M€ d'ici la fin d'année (prise de participation de 18% dans un premier temps, montée à 34% d'ici la fin de l'année et prise de contrôle majoritaire fin 2018). La Lettre A, lettre d'information sur les cercles de pouvoir, qui a titré un de ses échos "Christian Estrosi, VRP de luxe du belge Nethys ?", laisse entendre que Nethys aurait les préférences du président de la région PACA.
  • Michel Ohayon, riche promoteur immobilier bordelais, au travers de sa holding FIB (Financière Immobilière Bordelaise). Classé au 125e rang des fortunes françaises par le magazine Challenges, il est propriétaire notamment du Grand Hôtel de Bordeaux et du Trianon Palace à Versailles. S'il n'est pas spécialisé dans les médias, il apporterait au groupe Nice-Matin l'assurance financière qui lui manque aujourd'hui.

A l'issue de l'Assemblée générale, on devrait donc connaître mardi le nom du nouvel investisseur qui, comme le souligne Denis Carreaux, directeur des Rédactions, dans une interview à France Bleu Azur, intervient dans le cadre d'une entrée en capital et non d'une reprise. Cette recherche d'un investisseur sur lequel s'appuyer s'est précipitée suite au départ brutal en septembre dernier de Robert Namias, le Pdg de la SCIC, qui avait donné comme raison "l'ingérence" de salariés actionnaires qu'il jugeait "incompatible" avec sa mission. La nouvelle gouvernance mise en place avec Jean-Marc Pastorino, ancien chef des rotativistes nommé Pdg du groupe Nice-Matin, n'ayant pas convaincu les milieux économiques ni apparemment l'Etat, la pression s'était faite de plus en plus forte pour le remboursement des arriérés de charges sociales (environ 5 M€), tandis qu'il restait également 2 M€ de prêt à rembourser à la région, prêt d'octobre 2014 pour lequel un moratoire d'un an avait déjà été obtenu.

Prise dans le tourbillon de la transition numérique qui affecte tout le secteur de la presse, avec des ressources publicitaires qui continuent de chuter (37 M€ annuels pour le groupe et un essor de la publicité sur le Web qui ne compense pas le déclin de la publicité "papier"), la SCIC n'y arrive plus seule, même si l'hémorragie a été stoppée (8 M€ de déficit en 2014). Les quatre candidats proposent de 10 à 15 M€ pour une montée dans le capital de l'ordre de 20 % pouvant pour certains monter à une prise de participation majoritaire. Mais au-delà de l'argent (le groupe Nice-Matin a des actifs immobiliers importants) c'est une crédibilité financière et managériale que les investisseurs sont censés également apporter.

En attendant le verdict des salariés-actionnaires, on découvrira le nouveau Nice-Matin Week-end, un supplément de 52 pages qui est lancé aujourd'hui vendredi. Histoire pour le quotidien régional de montrer que pour lui, le papier n'est pas fini, même s'il veut pousser l'accélérateur sur le numérique.

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