No Mercy, alias Isabelle Mercier : une star du poker à Monaco!

Isabelle Mercier : charme et sourire, mais redoutable cartes en mains!

Près de 1.500 joueurs pour 37 tournois sur dix jours : avec l'European Poker Tour, c'est un événement à la taille de Las Vegas qui s'est joué au printemps dernier à Monte-Carlo. Il a mis en valeur Lucille Cailly, une joueuse professionnelle normande de poker. Elle s'est illustrée Salle aux Etoiles dans le Main Event, empochant, avec une seconde place, un peu plus d'un million d'euros de gain. Un succès qu'elle doit un peu à Isabelle Mercier, une résidente monégasque. C'est elle qui a ouvert aux femmes la voie des grands tournois de poker et qui est devenue leur représentante la plus connue.

Etablie depuis cinq ans dans la Principauté, consultante pour la SBM (Société des Bains de Mer), Isabelle Mercier, québecoise d'origine, s'est imposée comme une véritable star internationale du poker. Elle a écrit un livre "Profession bluffeuse", réalisé des DVD, continue à jouer principalement en ligne, anime des formations sur le Net et des séminaires pour riches amateurs au Monte Carlo Bay resort. Une icône. Sa photo fait la "Une" des magazines spécialisés. Joueuse professionnelle, elle est connue et redoutée de Las Vegas à Paris en passant par Londres ou Macao depuis qu'elle a été sacrée, en 2004, championne du World Poker Tour Ladies Night Out. Une victoire qui lui avait value le nom de No Mercy (sans pitié) de par l'hyper agressivité de son jeu. Ce nom, elle l'a gardé. Elle en fait presque une profession de foi. Rencontre avec une "enfant du siècle".

Une avocate passionnée par les casinos

Méridien de Monte-Carlo. Difficile de discerner que sous ce joli sourire charmeur, se cache l'une des plus agressives et redoutables joueuses professionnelles de poker. Elle raconte ses débuts. "J'ai commencé à jouer au poker toute petite. A l'époque, il n'y avait pas de jeu en ligne" (NDLR : elle est née en 1975). "A 18 ans je me suis inscrite en droit à l'Université de Montréal. J'avais des facilités à étudier. Je me suis spécialisée dans le droit commercial. Quand j'ai abordé l'école du barreau, je travaillais en même temps au Casino de Montréal comme croupier. Les études le jour, le casino la nuit. Mais quand j'ai terminé mes études d'avocate, j'ai réalisé que c'était le jeu qui m'intéressait. J'ai alors envoyé une centaine de CV dans les principaux casinos du monde."

Isabelle Mercier viendra alors à Paris à l'Aviation Club de France, sur les Champs Elysées. Un lieu magique avec des salles où auraient pu être tournées des scènes du James Bond de "Casino Royale". Elle y restera 5 ans et y apprendra à véritablement jouer au poker. C'est ce qui lui mettra le pied à l'étrier. "Mon boss devait participer à un énorme tournoi à Amsterdam. Etant malade, il m'a donné son ticket de participation. J'ai terminé 2^ème et gagné 50.000 dollars dans la journée. Le déclic. J'ai vendu alors tout ce que j'avais et je me suis lancée dans les tournois. Cela a duré cinq ans."

"La Principauté est pour moi le centre du monde"

Cinq ans passés, certes dans les plus beaux hôtels du monde, mais aussi pour partie dans les avions. En 2008, Isabelle Mercier, qui a accumulé plus d'un million de dollars de gains, décide alors de poser ses valises à Monaco. "J'adore Monaco. J'en suis tombée amoureuse le premier jour où j’y suis venue. J’avais 20 ans et j’étudiais le droit à l’Université canadienne en France de Villefranche-sur-mer. J’y suis revenue pour tourner le DVD "Gagnez au poker, par Isabelle Mercier" qui est sorti en France en mars 2008. Aujourd'hui la Principauté est pour moi le centre du monde."

Elle n'a pas arrêté pour autant son métier. Elle reste joueuse professionnelle et participe toujours à des tournois. Mais, finie la course folle autour du monde. Elle privilégie le jeu en Principauté et les tournois de proximité. "A Monaco, nous disposons aussi d'un endroit superbe : la poker room du Sun Casino avec six tables et des jetons RFID. C'est l'un des rares casinos ainsi équipé. Ces jetons, avec étiquettes électroniques, permettent un calcul instantané du "rake" (le prélèvement du casino), ce qui accélère les donnes et le nombre de mains à l'heure."

Organiser à Monaco de grands événements liés au poker

Et puis bien sûr, Isabelle Mercier privilégie le jeu en ligne. "Sur internet, le jeu est différent du "live". Il est notamment possible de jouer trois fois plus de "mains" (de 20 mains à l'heure on passe à 60) et de multiplier le nombre de tables." Le poker en tout cas continue sa percée grâce à Internet qui lui donne de l'ampleur et à la télévision qui le scénarise et le popularise. Il colle aussi de plus en plus à l'image de la vie d'aujourd'hui. "Quand je relance, je bloque ou je fais tapis, c'est une petite simulation de la vie, que l'ai l'impression de réaliser" estime la joueuse star.

Isabelle Mercier songe aussi à jouer de cet engouement pour organiser à Monaco de grands événements liés au poker comme l'EPT qui s'est déroulé au printemps. Et pourquoi-pas imaginer dans la Principauté le plus gros tournoi de poker du monde ? Il commencerait en virtuel sur iPad avec des dizaines de milliers de joueurs réunis dans les tribunes du stade Louis II et se terminerait en "présentiel" avec tous les finalistes sur la pelouse. Le virtuel et le réel se trouveraient ainsi réunis. Chic!