Passage de l'an 2000 : la longue nuit de l'aéroport

Posté mer 22/12/1999 - 00:00
Par admin

Toute une équipe a traqué le grand bogue pendant trois ans. Mais, pour éviter tout dysfonctionnement, l'ensemble des tests sera repris après les douze coups de minuit.

Pas beaucoup de réveillons du 31 décembre cette année à l'aéroport. Pour cause de risque de bogue, plus d'une centaine de personnes ont été mobilisées et entreront en piste, dès le début de soirée. Dix minutes après que les douze coups de minuit auront sonné, les premiers tests débuteront sur les serveurs et les réseaux informatiques. Dans un PC installé dans un des salons du centre d'affaires, de grands tableaux lumineux ont été posés. Ils serviront à contrôler, processus par processus, applications par applications si tout fonctionne. Si après tout le travail qui a été entrepris depuis trois ans par la CCI Nice Côte d'Azur gestionnaire de la plate-forme, un grain de sable n'est pas resté, risquant de gripper toute la machine.Un plan de continuité des activités au cas où…Ce sera cette fois le test grandeur nature. Car sur l'aéroport, cela fait trois ans que l'on travaille sur ce dossier du bogue de l'an 2000. Au total, 35 millions de francs auront été dépensés, non pas seulement pour identifier tous les processus, revisiter complètement le matériel informatique, software et informatique industrielle comprise (toutes ces petites puces qui se nichent dans les tapis roulants, les escalators, le chauffage, les passerelles, etc). Au delà de l'inspection en détail et des vérifications, le travail aura consisté aussi à moderniser toutes les applications. Le coût s'est ainsi réparti en 22 millions de francs pour l'informatique et les télécommunications; 13 millions pour la partie industrielle (certains tests d'ailleurs s'étaient révélés négatifs montrant que, s'il n'y avait pas eu de vérifications préalables, les problèmes étaient assurés).Plus de 3.600 tests ont ainsi été effectués. Mais pour que le passage à l'an 2000 se fasse sans douleur et que l'on puisse parer à tout éventuel dysfonctionnement, des tests systèmatiques seront relancés après minuit, tandis qu'un plan de continuité des activités de l'aéroport a été monté. En cas de défaillance d'un système, ainsi, il est prévu de pouvoir préserver les processus dits vitaux de la plateforme. Ces processus ont été déterminés au cours du mois de mai 1999 et depuis, des procédures dégradées ont été écrites afin de prendre le relais de celles qui ne fonctionneraient pas.Premier mouvement à 7h15Le nombre de composants, en effet, est tel, tout comme leur interdépendance est forte que des défaillances sont toujours possibles. D'où cet engagement spectaculaire de moyens. Le plan de bataille a ainsi été fixé : dix minutes après les douze coups de minuit, seront lancés les testeurs sur les serveurs et les réseaux, puis sur la partie ordinateur. Ensuite, l'on passera aux applications. Celles qui servent à la gestion de l'aérogare, au téléaffichage, au traitement des arrivées, des bagages de soute, à la sécurité incendie. Au total, dix huit processus qualifiés de vitaux seront testés en premier : ce sont ceux qui sont considérés comme indispensables à la sécurité des personnes, à la sauvegarde des équipements et à un fonctionnement minimum de la plateforme (traitement en temps réel des vols et ressources associées, inspection et filtrage, gestion des parkings et garages publics, enregistrement, etc.).Il s'agira en effet de tester l'ensemble des passerelles, des ascenseurs, des portes coupe-feu, portails Xray, désenfumage, etc. Des milliers de contacteurs à revérifier. Des tests qui seront renouvelés tout au long du week-end. Mais tout sera fait pour que le premier avion prévu au départ, le vol d'Air France de 7h15 pour CDG, puisse décoller le plus normalement du monde. Un grand challenge mené main dans la main avec la DGAC (Direction générale de l'aviation civile) qui, elle, aura eu à charge de vérifier et clarifier le ciel informatique…

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