Pierre Laurent : « Nous allons faire de Gérard Piel une vedette nationale »
Pierre Laurent, le Secrétaire National du Parti Communiste Français, était lundi soir à Antibes pour participer à un meeting de soutien à Gérard Piel, le conseiller régional et municipal antibois, qui vient d’être condamné en première instance à 1 000 euros d’amende pour avoir injurié un huissier lors d’une procédure d’expulsion. Pour nous, Pierre Laurent revient sur le sens de sa présence et sur les mesures qu’il préconise pour sortir de la crise.
Pierre Laurent, vous êtes venu soutenir Gérard Piel qui lutte contre les expulsions. C’est un combat important ?
C’était très important pour moi d’être présent ce soir aux côtés de Gérard Piel parce que sa condamnation est parfaitement scandaleuse et nous demandons sa relaxe. C’est son honneur de s’être opposé à des expulsions qui sont inhumaines dans un pays où il manque tant de logements et où tant de gens sont obligés de dépenser des sommes folles pour se loger. Nous allons donc continuer à mener le combat autour de Gérard Piel dont nous allons faire une vedette nationale qui sera la figure de proue de la lutte contre les expulsions.
Vous voulez également continuer le combat contre le diktat des institutions financières et des agences de notation comme Moody’s ?
Oui, car derrière le scandale du logement, il y a dans le même temps des spéculateurs qui s’enrichissent sur la crise du logement et qui, quand cela va mal, viennent nous demander de rembourser leurs dettes. Ceux sont eux qui font en ce moment du chantage au déficit sur les états. Nous voulons donc les pénaliser et cesser de les renflouer pour, au contraire, mettre l’argent disponible au service du logement social et de la réponse aux besoins sociaux.
Pour mener tous ces combats, vous voulez placer l’humain d’abord ?
L’humain d’abord, c’est le titre de notre programme et cela exprime en deux mots tout ce que nous voulons inverser. L’humain d’abord et pas la finance. Cela suffit que, dès qu’on a de l’argent, on le mette sur les marchés financiers pour enrichir des logiques qui nous mènent à la crise. Il faut au contraire reconstruire le pays, comme on a été souvent obligé de le faire dans des grandes périodes de crise, mais le reconstruire en misant sur le développement social, sur l’éducation et la santé, sur le logement et l’emploi qualifié, à l’inverse de ce qu’on fait aujourd’hui.
Un programme pour construire une victoire solide. Comment allez vous collaborer avec François Hollande qui se réclame de la gauche solide ?
Nous voulons absolument battre Sarkozy, mais nous voulons construire une victoire solide. Pour cela, nous allons mener le débat avec tous les gens de gauche, y compris avec François Hollande, pour dire ce qu’est une politique de gauche dans cette situation. Nous ne pouvons pas nous couler dans le moule que les marchés financiers tentent de nous imposer. Une politique de gauche doit avoir le courage d’utiliser autrement les richesses qui existent, et de les répartir autrement pour les mettre au service du progrès social.
Pour cela, vous compter participer au gouvernement ou peser de l’extérieur ?
Pour le moment, nous allons mener le grand débat public dans le pays et voir ce que diront les gens dans les urnes. Après évidemment, si nous nous battons c’est pour chasser la droite et gouverner. Il est trop pour dire si cela sera possible, mais aujourd’hui, tous nos efforts sont tournés vers la mobilisation populaire pour amplifier ce débat dans le pays pour dire, haut et fort, quelle est la politique de gauche que notre peuple attend.
