Risques Psycho Sociaux : mieux vaut prévenir que guérir

Posté lun 22/10/2012 - 06:09
Par admin

En matière de stress et de Risques Psycho Sociaux en entreprise, le coût de la prévention est faible par rapport au coût prohibitif des crises qui peuvent être engendrées. Spécialiste de la prévention des RPS, Guillaume Pertinant, fondateur à Sophia du bureau Havasu Consulting, explique le pourquoi et le comment dans cet avis d'expert. Voici son texte.

Risques Psycho Sociaux : mieux vaut prévenir que guérir

Quel est le coût de la prévention du stress et des RPS ?

Quand l'on parle de coût et de stress, on parle souvent du coût du stress. Certains écrivent même sur le coût de la non prévention des RPS. Quelle étrange idée finalement que celle de centrer son analyse sur le coût des conséquences d'un problème alors qu'il serait plus judicieux et constructif de porter son attention sur le coût nécessaire pour le prévenir. Cet effort semble par ailleurs d'autant plus légitime que si le calcul du coût du stress demeure difficile (nous y reviendrons prochainement), le calcul des coûts pour le prévenir l'est moins.

Le coût de la prévention des risques sociaux en entreprise, dont le stress fait partie, est faible, modéré, important ou astronomique selon la manière dont on s’y prend et surtout de l’amplitude de ces risques au moment où l’on se décide à les traiter.

Le coût pour éteindre l’incendie c’est à dire résoudre la ou les crises (RPS, stress, absentéisme, roulement du personnel, ATMP, dégradation du climat social, etc.) est prohibitif lorsque ces risques se sont déjà enracinés et diffusés dans l’entreprise. Ceci parce que ces risques sont fondamentalement multifactoriels et contagieux et donc complexes et lents à résoudre une fois qu’ils sont apparus (la métaphore de l'incendie nous "éclaire" sur ce point).

En comparaison, le coût pour prévenir l’incendie et les crises sociales est lui somme tout modeste. C’est le coût de "l’entretien du terrain" par une petite équipe d'expert (cf post précédent), un contrôleur de gestion sociale, un préventeur, un responsable de l'accompagnement managérial et un responsable bien-être.

Quatre postes à temps plein dans les grands groupes en sus d'un plan de formation habilement construit (et déjà financé). Quatre postes à temps partiel éventuellement recombinés en un poste à temps plein dans les entreprises de taille intermédiaire et PME. Coût total largement inférieur à 1% de la masse salariale pour une grosse PME. Dérisoire au regard des enjeux sociaux, économiques et réglementaires que représentent ces risques sociaux.

Le coût de la prévention du stress est donc modeste en valeur absolue et quasi insignifiant en comparaison des coûts directs et indirects causés par les risques concernés. La plus grande difficulté est sans doute d'avoir l'ouverture et le courage de faire le premier pas, d'investir dans un projet de prévention avant qu'il ne soit trop tard. En matière de risques sociaux il vaut donc mieux, et de loin, prévenir que souffrir.

Voir aussi, sur le blog de Guillaume Pertinant "un ingénieur chez les DRH", les deux précédentes tribunes publiées sur le stress et la prévention des risques sociaux.

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