The Search : le pari de Michel Hazanavicius

Posté mer 21/05/2014 - 18:28
Par admin

Présentation aujourd’hui au Festival de Cannes de « The Search », le dernier film de Michel Hazanavicius sur la guerre de Tchétchénie qui a fait de millier de victimes, le plus souvent civiles, dans l’indifférence quasi générale. Pour montrer le peuple tchétchène sous un nouveau jour, le réalisateur de « The Artist » s’appuie sur l’histoire des destins croisés de deux personnages, en n’hésitant pas à avoir recours au mélo pour lui donner plus de force. Un pari pas totalement gagné mais qu’il a bien eu raison de tenter.

The Search : le pari de Michel Hazanavicius

Trois ans après « The Artist » qui valut à Jean Dujardin de recevoir au Festival de Cannes le Prix d’interprétation masculine, première de la centaine de récompenses, dont 6 César et 5 Oscars, glanées ensuite par le film tout au long de sa carrière, Michel Hazanavicius revient aujourd’hui en compétition sur La Croisette avec « The Search ». Un film dans un registre totalement différent que celui de « The Artist » ou de ses « OSS 117 » puisqu’il porte sur la guerre en Tchétchénie, un conflit particulièrement atroce qui a fait, dans l’indifférence quasi générale, des dizaines de milliers de victimes, essentiellement parmi les civils. Avec « The Search », Michel Hazanavicius fait le pari de toucher le grand public au travers des destins croisés de 2 personnages : un jeune russe enrôlé dans l’armée qui le transformera peu à peu en bourreau, et Hadji, un petit garçon qui, à la suite du massacre de sa famille par les soldats russes, part sur la route où il croisera le chemin de Carole, une représentante de la Commission européenne chargée des Droits de l’Homme, tandis que sa sœur, qui a finalement survécu au massacre, partira à sa recherche. 

L’utilisation assumée du mélo

Pour toucher le cœur des gens et faire passer son message, le cinéaste a volontairement recours au mélo dans son film de guerre qu’il ne voulait pas transformer en film de batailles. Il prend le temps d’installer ses personnages et notamment la relation entre ce gamin abandonné et Carole qui va peu à peu se rendre compte qu’il est plus important de s’occuper d’Hadji que d’essayer de sauver la Tchétchénie. Une histoire qui, sans prendre le pas trop brutalement sur l’horreur du conflit tchétchène, finit par nous émouvoir. Même si la réussite n’est pas aussi totale qu’avec « The Artist », Michel Hazanavicius a bien eu raison de miser sur l’émotion pour montrer un autre visage du peuple tchétchène qui n’est pas composé uniquement de terroristes comme voudrait nous le faire croire la propagande russe. La force du cinéma peut s’avérer souvent diablement plus efficace que tous les rapports, même pavés de bonnes intentions comme celui de que fait Carole dans le film au Parlement européen où elle se heurte à une indifférence polie. Tant pis si cela ne fait pas  de « The Search » un bon film de festival, ce qui lui a valu de se faire éreinter ce matin par une partie de la critique. L’objectif de  Michel Hazanavicius est bien ailleurs.     

  

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