Sophia Antipolis : l'audit sur l'avenir de la technopole, enfin

Posté lun 27/01/2014 - 20:20
Par admin

Commandité par quatre ministères (la recherche, l'industrie, l'économie et l'environnement), le rapport d'audit sur la situation et l’avenir de Sophia Antipolis est enfin sorti. Il préconise entre autres un rapprochement avec l'OIN de la Plaine du Var. Il suggère aussi, pour l'animation de la technopole, sujet qui fait l'objet depuis un an d'un bras de fer avec la CASA, la mise en place d'un nouveau Conseil d'Administration pour la Fondation Sophia Antipolis.

Dominique Fache avec Pierre Laffitte dans les bureaux de la Fondation Sophia Antipolis, lors du passage de relais en janvier 2013.

On l'attendait avant juillet. Puis à la rentrée de septembre. Puis à la fin 2013. Commandité par quatre ministères (la recherche, l'industrie, l'économie et l'environnement), le rapport d'audit sur la situation et l’avenir de la technopole Sophia Antipolis et notamment de sa Fondation est enfin arrivé il y a quelques jours. Il était attendu car depuis près d'un an, un bras de fer est engagé entre la CASA (Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis) et la Fondation Sophia Antipolis, autour de la présidence de cette association considérée comme "l'âme" du parc technologique. D'autre part, ce rapport d'audit était destiné à donner les grandes lignes directrices de la gouvernance de la technopole.

Bras de fer autour de la présidence de la Fondation

La Fondation avait mis le feu aux poudres en janvier 2013 en élisant Dominique Fache à la présidence. Elle l'avait fait à la demande de Pierre Laffitte. Le fondateur de Sophia souhaitait mettre fin à ses fonctions de président. Il avait adoubé Dominique Fache, qui fut son adjoint dans les premières années de la création du parc technologique, et lui avait demandé d’assurer la succession. Cette nomination fut peu appréciée, c'est le moins que l'on puisse dire, de Jean Leonetti. Le Président de la CASA, reconnu désormais comme "le patron" de Sophia Antipolis, avait clairement fait savoir auparavant qu'il souhaitait que le choix du nouveau président n'interviennent pas avant d'avoir eu connaissance du rapport d'audit. Peine perdue.

Depuis, la Fondation est mise à l'écart. Les subventions de la CASA et du Conseil général (150.000 euros pour chacun) n'ont pas été versées et la Fondation, asphyxiée financièrement, a dû se séparer de plusieurs collaborateurs ces derniers mois. Il ne reste plus que 5 ou 6 personnes alors qu'elle en comptait une quinzaine il y a plus de 5 ans.

Vers un nouveau Conseil d'Administration de la FSA

L'audit va-t-il changer la donne ? A voir. Dans un communiqué, la CASA a fait état d'une réunion de son bureau, ce lundi matin, pour examiner le rapport et en débattre. Elle se réjouit de constater que les principales recommandations du rapport reprennent ses propositions, dont certaines sont d’ailleurs déjà engagées (voir ci-dessous).

Au sujet de la Fondation, il est ainsi noté que "le rapport constate en effet que les collectivités locales de proximité Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis, SYMISA et CG06 n’ont pu prendre en compte véritablement tous les enjeux de Sophia. Si celles-ci ont investi fortement dans le domaine de l’aménagement, de la mobilité et du développement économique de la technopole, elles n’ont pu assurer son animation internationale et scientifique qui reste du ressort de la Fondation Sophia Antipolis. En ce sens, le bureau communautaire approuve la proposition de redynamiser la Fondation en mettant en place un nouveau Conseil d’Administration dont la composition reflètera la réalité économique et sociale de la technopole."

Dominique Fache : la Fondation doit rester indépendante

C'est sans doute aussi sur ce terrain que la petite guerre de succession à la présidence de la Fondation se portera. Le Conseil d'Administration élisant le président, il est possible de comprendre que, suivant sa composition, le président ne sera pas forcément le même. Une modification du Conseil d'Administration à laquelle Dominique Fache n'est pas opposé. "Il faut faire évoluer la composition du Conseil d'Administration, note-t-il, mais en respectant les statuts de la Fondation qui est de surcroît une Fondation abritante. En revanche, changer les statuts risque d'être beaucoup plus long et difficile".

"Dans cette affaire, poursuit-il, deux écoles s'affrontent. Celle qui pense que la technopole, désormais bien sur les rails, doit être sous le contrôle des collectivités locales et celle qui estime qu'il s'agit d'une opération internationale et que cette dimension doit être gardée. Ma réaction, je la résumerai en trois points. Un : il faut renouveler le Conseil d'Administration. Je m'y emploie dans le cadre des règles de fonctionnement et des statuts. Deux : la Fondation doit rester indépendante et apporter un contrepouvoir libre avec des gens qui ont une vision internationale des choses. Trois : j'ai fait des ouvertures et cherché la conciliation. Mais pour l'instant, on m'ignore."

La CASA pour la redynamisation de la Fondation Sophia-Antipolis

Le rapport d'audit, qui n'a pas encore été diffusé publiquement insiste selon ceux qui ont pu le consulter (pour notre part nous n'en n'avons pas eu connaissance) sur la mise en place de passerelles avec l'OIN, l'Eco-Vallée de la plaine du Var. Une collaboration très prometteuse qui pourrait se concrétiser par la labellisation au projet "French tech" de la candidature commune Nice Côte d’Azur et Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis. Voici le texte du communiqué de la CASA.

"La Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis a pris connaissance du rapport d’audit sur la situation Le bureau de la Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis s’est réuni ce lundi matin pour l’examiner et pour en débattre.

La Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis se réjouit de constater que les principales recommandations du rapport reprennent ses propositions, dont certaines sont d’ailleurs déjà engagées.

En effet, dans son projet Sophia 2020, la Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis a initié un certain nombre de projets qui s’inscrivent dans le cadre de ces recommandations :

  • La consolidation de l’enseignement supérieur sur Sophia en partenariat avec le CG06 (création du campus Sophia Tech) ;
  • La stimulation de la création d’entreprises dans le domaine des sciences de l’information (ouverture du Business Pole) ;
  • Le lancement de trois ZAC destinées à l’accueil d’entreprises de haute technologie, notamment sur les terrains propriétés de l’Etat ;
  • Le développement de la mobilité multimodale, avec la mise en service du Bus-Tram fin 2016 dont les travaux démarreront au printemps ;
  • La réalisation d’équipements collectifs pour les actifs de Sophia (Médiathèques, Théâtre Anthéa, complexe aquatique Nautipolis,…).

Cette nouvelle dynamique initiée par les collectivités territoriales a porté ses fruits dès 2013 avec l’implantation de nouveaux groupes internationaux (Samsung, Magneti Magnelli, Cap Gemini,…)

Le bureau communautaire partage également la mise en oeuvre de deux autres recommandations du rapport qui supposent une intervention forte de l’État pour les mener à bien.

Le rapport constate en effet que les collectivités locales de proximité Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis, SYMISA et CG06 n’ont pu prendre en compte véritablement tous les enjeux de Sophia. Si celles-ci ont investi fortement dans le domaine de l’aménagement, de la mobilité et du développement économique de la technopole, elles n’ont pu assurer son animation internationale et scientifique qui reste du ressort de la Fondation Sophia Antipolis. En ce sens, Le bureau communautaire approuve la proposition de redynamiser la Fondation en mettant en place un nouveau Conseil d’Administration dont la composition reflètera la réalité économique et sociale de la technopole.

Enfin, le rapport préconise un rapprochement de Sophia Antipolis avec l’OIN de la Plaine du Var pour lequel les Maires de la Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis se prononcent favorablement.

Le rapprochement de ces deux territoires a déjà démarré, chacune des entités étant déjà représentées au sein de l’autre. La Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis attend une action forte de l’État qui pourrait à court terme se concrétiser dans le projet de Contrat de Plan État Région en cours de négociation et par la labellisation au projet "French tech" de la candidature commune Nice Côte d’Azur et Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis.

Les Maires de la Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis souhaitent à présent que le Préfet des Alpes-Maritimes prenne l’initiative de la mise en oeuvre du rapport."

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