Sophia : le centre de R&D de ST-Ericsson serait intégré à STMicroelectronics

Posté mar 24/04/2012 - 09:01
Par admin

Le plan de restructuration de la co-entreprise de STMicroelectronics et d'Ericsson était redouté. Il a été annoncé hier par le Pdg Didier Lamouche : 1.700 emplois supprimés dans le monde sur 6.000 et des fermetures de sites. L'activité de développement de processeurs d'application (celle du centre de R&D de Sophia) serait intégrée au géant franco-italien de l'électronique, ST-Ericsson se focalisant désormais sur les modems.

Sophia : le centre de R&D de ST-Ericsson serait intégré à STMicroelectronics

Une nouvelle page qui s'ouvre pour ST-Ericsson à Sophia Antipolis : le centre de R&D de la co-entreprise de STMicroelectronics et d'Ericsson (250 salariés) va quitter ST-Ericsson pour être intégré dans STMicroélectronics. L'ex VLSI, devenu Philips Semiconductors après son rachat en 1999, puis NXP et dernièrement ST-Ericsson, changera une nouvelle fois de "maison" et de nom pour devenir STMicroelectronics.

1.700 emplois supprimés dans le monde et des fermetures de sites

C'est ce qui ressort du plan de restructuration de ST-Ericsson qu'a présenté hier son nouveau Pdg Didier Lamouche. Un plan que Sophia attendait non sans anxiété. Didier Lamouche avait en effet laissé entendre que, pour redresser cette filiale des deux géants de l'électronique il était envisagé des suppressions de sites et de postes. Et le montant des pertes de ST-Ericsson (841 millions de dollars de perte en 2011 contre 591 millions en 2010 et un premier trimestre qui s'annonce catastrophique en termes de vente) ne présageait rien de bon.

L'opération de restructuration qui a été présentée hier est en effet lourde. Très lourde avec la suppression de quelque 1.700 emplois au niveau mondial sur un effectif de 6.000 (dont plusieurs centaines réintégrés dans ST Microelectronics comme pour le centre de R&D de Sophia ou celui de Paris). Le Pdg a toutefois précisé que la France avait été épargnée et que l'emploi y serait préservé. En revanche ST-Ericsson fermerait au moins cinq sites à l'étranger : Bristol (Royaume-Uni), Tempere (Finlande), Zaventem (Belgique) Zurich (Suisse) et Shanghai (Chine).

Une nouvelle orientation stratégique

Cette restructuration s'accompagne d'un repositionnement de l'activité et d'une nouvelle orientation stratégique. STMicroelectronics a décidé d'internaliser toute l'activité processeurs de ST-Ericsson. Il absorbera ainsi les activités R&D de ST-Ericsson pour tout ce qui concerne le développement des processeurs d’applications, tandis que ST-Ericsson ne gardera que la partie modem. ST, dans le nouveau schéma, cédera ensuite sa technologie sous licence à ST-Ericsson qui l’intégrera dans ses "ModAps" (il s'agit de solutions intégrant un processeur d’application et un modem) pour les smartphones et tablettes tactiles.

"ST-Ericsson dispose d’une capacité exceptionnelle à développer et intégrer des plates-formes mobiles complètes pour smartphones et tablettes grand public. Telle est notre priorité stratégique pour les années à venir, tout en continuant à maîtriser la technologie de pointe des blocs de propriété intellectuelle (IP) pour modems", écrit ainsi Didier Lamouche dans un communiqué.

Au sujet de la R&D, il est précisé qu'en plus de son repositionnement stratégique, "ST-Ericsson mettra l’accent sur l’amélioration de l’exécution de ses programmes de R&D et sur la réduction des délais de mise sur le marché, tout en réduisant globalement ses coûts d’exploitation. Les activités seront regroupées dans un nombre de sites nettement moins important, spécialisés par technologie en "centres d’excellence".

Une seule plate-forme de processeur d'application pour plusieurs segments

"L’industrie évolue et nos clients recherchent une seule plate-forme de processeur d’application qui peut être utilisée dans plusieurs segments", a déclaré Carlo Bozotti, Président et CEO de STMicroelectronics. Grâce à ce partenariat établi entre ST et ST-Ericsson, "nous pouvons étendre notre offre au-delà de nos familles de produits traditionnelles et élargir davantage notre base de clients dans plusieurs segments de produits numériques, renforçant encore les activités de convergence multimédia de ST vers une position de leader et une amélioration de notre rentabilité financière".

L'objectif est de générer à l'achèvement de l'opération, fin 2013, des économies annuelles de l’ordre de 320 millions de dollars (244 M€). Quant au coût total de la restructuration il s’élèverait à environ 130 à 150 millions de dollars. La bourse, hier, n'a toutefois pas apprécié. Le titre du géant franco-italien ST a chuté de près de 14%.

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