Sophia : les salariés de Thales Ultrasound Probes en grève

Posté mar 11/03/2003 - 00:00
Par admin

Les 35 salariés sophipolitains de cette filiale de Thales spécialisée dans les sondes médicales s'inquiètent de la revente de leur société à une petite PME du Doubs. Ils demandent des garanties sur le maintien des statuts sociaux actuels et sur la pérennité de leur emploi.

"Thales (ex Thomson CSF) continue son grand ménage en liquidant à moindre frais une partie de ses activités civiles", s'indignent dans un communiqué intitulé "Thales préfère tuer que soigner" les salariés de l'unité de TUP (Thales Ultrasound Probes) de Sophia Antipolis. "Aujourd'hui, c'est au tour de ses filiales médicales Thales Ultrasound Probes et Thales Ultrasonics d'être bradées. Ces unités qui représentent 50 personnes sur le site de Sophia Antipolis, conçoivent et fabriquent des équipements médicaux".Des risques pour le repreneur...et pour les salariés"Après des années d'abandon du groupe Thales (pas d'investissement, mauvais management, pas de stratégie cohérente, effectifs divisés par deux en un an) Thales Ultrasound Probes est aujourd'hui en grave difficulté. C'est dans ce contexte difficile pour les salariés que Thales a décidé de brader cette filiale à une petite PME du Doubs. Ce projet de cession comporte certains risques pour le futur repreneur, mais surtout pour les salariés sur la pérennité dans le bassin de l'emploi de Sophia Antipolis et sur le maintien des statuts sociaux actuels. En effet, comment une petite entreprise pourrait assumer les erreurs de la direction de Thales et redresser les erreurs de la direction ? ""Après plusieurs mois de tentatives de négociations infructueuses avec la Direction du Groupe, aucun accord n'a pu être trouvé. Aujourd'hui, les salariés en grève sont acculés et subissent l'ultimatum de la direction qui s'apprête à conclure la vente dans les tous prochain jours, sans mesures d'accompagnement acceptables par les salariés d'aujourd'hui." Et le communiqué de conclure : "Thales qui veut se donner une certaine légimité sociale et ethique, se comporte-t-il en réalité différemment de Metal Europe ?"Maintenir les emplois sur le siteLes salariés de TUP, au nombre de 35, ont ainsi entamé le mardi 5 mars, un mouvement de grève pour peser dans les négociations en cours. "Nous ne sommes pas contre le rattachement à la PME choisie par Thales", estime un des représentants des salariés. "Mais nous voulons des garanties sur les acquis sociaux et la pérennité du travail.""Oralement, il a été signifié que le maintien de la structure sur Sophia Antipolis par le repreneur faisait partie du marché. Mais nous demandons à Thales qu'il y ait sur ce point des accords autres que verbaux. Nous allons passer d'un grand groupe à une petite PME avec un montage financier sous forme de holding. Actuellement, la situation de TUP n'est pas brillante et les salariés ont peur pour leur avenir."Pris dans la chute de Thales MicrosonicsLe problème qui se pose aujourd'hui pour TUP est à replacer dans le contexte de Thales Microsonics (TMX), issu de Thomson Cintra en 1993, une société qui était montée sur le site autour de 450 personnes et qui a été frappée de plein fouet par la crise du secteur des télécoms. En 2002, les activités de TMX Sophia ont été scindées en trois parties : les SAW (Ondes acoustiques de surface) et les composants pour mobiles et infrastructures de réseaux qui représentaient 80% des effectifs et qui ont été cédées en novembre dernier à la société française Temex; TUP pour les sondes médicales et Thales Ultrasonics (une quinzaine de personnes).Avant la cession à Temex, un plan social avec la suppression d'une centaine d'emplois avait été décidé. Les 250 emplois restants dans la branche TMX avaient été préservés sur le site avec la possibilité pour les salariés qui le souhaitaient de passer dans une autre unité du groupe présente sur la technopole, Thales Underwater Systems. Reste aujourd'hui à régler le problème des filiales médicales qui avait été séparé en novembre dernier de celui de TMX.

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