Temex : la deuxième vie de Thales Microsonics à Sophia

Posté lun 05/01/2004 - 00:00
Par admin

Temex, qui avait racheté en novembre 2002 cette filiale de Thales, a pris pour Pdg Jean-Yves Courtois (photo Une), l'ancien directeur général, a transporté son siège dans la technople et affiche de nouvelles ambitions mondiales.

Adieu Thales Microsonics. Mais bonjour Temex. L'acquisition en novembre 2002, par la société Temex, de l'activité du groupe Thales dans les filtres SAW (ondes acoustiques de surface) et dans les composants pour mobiles et infrastructures de réseaux, aurait pu se traduire par un retrait pur et simple de Sophia Antipolis. Avec comme enjeu 250 emplois. D'autant plus que le siège de Temex était à Sèvres. Or cette fois, l'arbitrage s'est effectué en faveur de la technopole : Temex a non seulement gardé le site sophipolitain mais, en septembre dernier, a décidé de transférer son siège social à Sophia Antipolis. Ce qui, dans la foulée, a permis de créer ou maintenir 50 emplois et de faire remonter à 230 des effectifs qui étaient tombés à 180 personnes.Une réorganisation complète autour de 4 divisions et de business linesPrincipal artisan de ce maintien sur le site, Jean-Yves Courtois a cherché en premier lieu à donner une cohérence et à définir une stratégie pour la nouvelle société ainsi formée par la fusion avec Thales Microsonics. Sorti de Polytechnique en 1989, et après avoir commencé sa carrière dans la recherche en physique quantique, Jean-Yves Courtois avait été chargé en avril 2001 par Thales de réorganiser une filiale qui avait perdu 40% de son activité. Il explique."Nommé directeur général de Thales Microsonics à la fin 2001, j'avais eu alors pour tâche de restructurer la société et de la céder. Quand Temex a racheté l'entreprise à la fin 2002, je suis resté parce que le travail de restructuration de Microsonics n'était pas terminé et que je ne pouvais pas « lâcher » le personnel dans une situation économiquement fragile. Parmi les conclusions d’un audit stratégique du groupe Temex que j'ai pu ainsi faire en mars 2003, il y avait un certain nombre de recommandations touchant à la mise en place d'un ensemble cohérent. La société comptait alors environ 1.400 personnes (900 de Temex et 500 venant de Microsonics et réparties à parts égales entre Sophia et Casablanca). L'idée était de se réorganiser autour de grandes divisions produits et de business lines orientées marché."Quatre divisions ont ainsi été établies : Temex Microelectronics (filtres à ondes de surface et diodes), Temex Microwave (circulateurs et isolateurs), Temex Ceramics (condensateurs hautes performances) et Temex Temps-Fréquences. Suivant une organisation matricielle, quatre business lines ont été créées parallèlement, chacune couvrant un marché spécifique (professionnel, grand public, militaire et spatial, industriel) et venant "piocher" dans les produits des différentes divisions.Devenir un acteur de niveau mondial dans la génération de temps et de fréquence"Un positionnement stratégique a également été défini", poursuit Jean-Yves Courtois. "Nous voulons devenir un acteur de niveau mondial dans le domaine de la génération de temps et de fréquence ainsi que dans le filtrage. Un de nos points forts tient ainsi dans la génération de fréquence, un composant clé dans un système radio, et dans la génération de temps. Nous allons par exemple, dans ce dernier domaine, fournir les horloges à rubidium et les masers à hydrogène pour le système Galileo (le GPS européen), un système qui donne le temps au milliardième de seconde". "Notre deuxième point fort, qui est celui de Sophia, se situe dans le domaine du filtrage. DECT, Bluetooth, stations de base, FM, radars, etc... : les émissions radios et les sources de bruit sont multiples. Il faut donc filtrer un signal radio pour ne garder que les messages utiles. Sophia travaille ainsi pour les stations de base, les applications industrielles et de défense à très haute performance, mais également pour la téléphonie mobile".Une équipe de direction montée à SophiaCette stratégie, Temex l'a adoptée. Ainsi, en juin le conseil d'administration du groupe nommait Jean-Yves Courtois au poste de Pdg, puis, en septembre, décidait de transférer le siège social du groupe dans la technopole. Du même coup, l'effectif de Sophia Antipolis, qui était tombé à environ 180 (250 avant les gros problèmes rencontrés en 2001), est remonté d'une cinquantaine de personnes en réembauchant et en intégrant des cadres de Temex.Une équipe de direction a été bâtie autour notamment de Jean Forget (ancien de Thermatech) nommé directeur général délégué en charge des opérations et des finances et de Gerhard Heider, qui dirigeait auparavant Smart Fusion, la start-up de Philips, et qui a été chargé de la division microélectronics et de la stratégie. Bref, un nouveau départ pour l'ex Thales Microsonics, devenu Temex à part entière.(Article écrit par Jean-Pierre Largillet en syndication de contenu avec l'association Telecom Valley et sa Newsletter de décembre 2003)

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