Vivendi Universal : les risques d'une Bérézina financière (Le Monde)

Le plongeon boursier continue pour Vivendi Universal dont le beau rêve américain est en train de virer au désastre. Ainsi, après la publication mercredi par Jean-René Fourtou, le nouveau Pdg, d'une perte nette de 12,3 milliards d'euros pour le premier semestre 2002, le titre de VU a encore baissé en 24 heures de près de 40% ! Une véritable purge alors que l'agence de notation Standard & Poor's dégradait la note de la dette à long terme du groupe au rang de "junk bond" (obligations pourries). Dans Le Monde, sous le titre "La situation de Vivendi Universal alarme les marchés", une analyse de la situation actuelle de VU qui, en 18 mois, aura perdu 25,9 milliards d'euros (170 milliards de francs), soit plus que le Crédit Lyonnais.Quant à l'avenir, il s'annonce plutôt noir pour le groupe qui compte vendre 10 milliards d'euros d'actifs pour réduire son endettement. Le Monde dresse la liste. Mise en vente de la maison d'édition américaine Houghton Mifflin achetée à prix d'or en mars 2001 (2,26 milliards d'euros), cession de la filiale italienne Telepiù, mise en Bourse d'un groupe Canal + recomposé autour de ses actifs français au printemps 2003, vente des participations dans les télécommunications au Kenya, en Pologne, au Maroc, vente des 10 % du bouquet satellite américain Echostar acquis en décembre 2001 pour 1,5 milliard de dollars, cession d'une partie des activités audiovisuelles de USA Network, des participations de Canal+ en Belgique et en Espagne : c'est l'heure du démantèlement après la boulimie de rachat. Une retraite qui va s'effectuer dans une position de faiblesse, dans un climat d'urgence et une conjoncture économique épouvantable. La Bérézina financière sera bien difficile à éviter…