Worldcom, la plus grande faillite du monde (Lesechos.fr)

Posté ven 09/08/2002 - 00:00
Par admin

La plus grande faillite de l'histoire : 107 milliards de dollars ! La plus grande fraude comptable aussi : près de 4 milliards de dollars, sans compter les nouvelles fraudes portant sur l'année 2000 et découvertes hier jeudi, fraudes évaluées autour de 3 milliards de dollars. Beaucoup plus encore qu'Enron! Worldcom, l'opérateur téléphonique américain qui s'est mis le 21 juillet dernier sous le protection du chapitre 11 du Code américain des faillites (ce qui le protège désormais de ses créanciers et lui permet de poursuivre son activité en cherchant toutes les solutions pour réduire sa dette) illustre à lui seul les effets du gigantesque retournement du marché des télécoms.Dans Lesechos.fr, un dossier ("WorldCom, la plus grande banqueroute de l'histoire de Wall Street ") permet de mieux comprendre ce qui s'est passé. Il est expliqué comment Bernie Ebbers, qui a assuré la montée en puissance de Worldcom sur une stratégie d'acquisitions, s'est retrouvé piégé lors du retournement du marché. La "fraude comptable" de l'année 2001 serait ainsi liée à ce ralentissement. "La fraude porte sur les « coûts de ligne", explique Jamal Henni, le journaliste des Echos. "Il s'agit des reversements effectués aux opérateurs locaux (Baby Bells) pour des liaisons louées ou pour acheminer les appels jusqu'à destination (terminaison). Ces coûts ont été comptabilisés en investissements (et donc étalés sur plusieurs années), et non, comme l'imposent les normes comptables, en dépenses courantes (et donc imputés immédiatement sur les bénéfices".La raison tient dans une mauvaise anticipation du marché. Worldcom suivant les prévisions des cabinets d'analystes, avait parié sur une multiplication par 8, chaque année, du trafic Internet aux Etats-Unis. La compagnie, en pleine euphorie, avait acheté des capacités des années à l'avance, capacités qui n'ont plus trouvé preneurs quand le marché s'est retourné. D'où, selon les responsables de la société, l'idée de ne pas comptabiliser ces coûts en dépenses, tant que les revenus n'étaient pas là. Une situation qui, le ralentissement se prolongeant, est évidemment vite devenue intenable. Comme un château de cartes trop vite monté, Worldcom s'est alors effondré.

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