3) Les difficultés de la mise en oeuvre

Posté jeu 19/01/2006 - 00:00
Par admin

Chaque entreprise a désormais obligation de proposer un entretien professionnel à tous les salariés d'au moins deux ans d'ancienneté. Antoine Garcia (AG Consulting) a fait le point. Troisième volet de cette enquête sur les difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre.

Des entreprises prêtes à former mais pas à s'engager sur le poste correspondantCette responsabilité de l’adaptation à l’emploi des salariés peut s’avérer très lourde pour l’entreprise qui n’a pas toujours de visibilité sur les marchés, sur les métiers, ou sur les formations appropriées en particulier pour les PME-PMI. "Au niveau des PMI, ils ont tellement de choses à faire…" renchérit Raoul-Jacques Joussemet ( UIMM Côte d’Azur ).Aussi, de nombreux services RH rechignent à se créer des engagements vis-à-vis des salariés. Ils sont prêts à former, mais pas à s’engager sur le poste correspondant.En outre, il n’est pas rare de constater que les managers sont parfois tout aussi prudents :- soit parce qu’ils ne sont pas sûrs d’être soutenus par la hiérarchie,- soit lorsqu’ils espèrent retenir dans leur équipe un élément particulièrement compétent en ne soutenant aucun de ses projets d’évolution.Somme toute, en l’absence de politique RH affirmée, les salariés restent encore très sceptiques sur l’utilité de ces entretiens et ne sont pas encore dans une logique de projet personnelLes "managers de proximité" ne peuvent pas tout faireLa difficulté de l’entretien professionnel consiste à conforter chacun dans la bonne attitude : faire vivre en pratique la notion de manager-développeur de compétences et motiver les collaborateurs comme porteurs de projet. Pas toujours simple car, la conjoncture aidant, les collaborateurs ont tendance à ranger les projets personnels au fond des tiroirs...Cette évolution ne va d'autant pas de soi que les managers restent soumis à la forte pression du court terme, comme le montre le niveau élevé de stress dont ils témoignent. C'est toute la difficulté : on leur demande de toujours plus encadrer leurs équipes, tout en continuant à assurer leur rôle de production. L'exercice tient du grand écart permanent et peu de managers peuvent se targuer de le maîtriser.Un signe illustre la difficulté qu'ils ont à trouver le temps de gérer leurs troupes : pour beaucoup, il serait préférable de dissocier l'entretien professionnel et l'entretien d'évaluation, afin de bien marquer leurs différences. C’est le cas retenu par Philips Semiconductors. "Les deux entretiens ont lieu sur des périodes séparées", souligne Michèle Fromont. Mais la plupart des entreprises préfèrent cumuler ces deux rendez-vous pour gagner du temps.Antoine Garcia

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