48 heures : un énième sursis pour Air Lib

Posté mar 14/01/2003 - 00:00
Par admin

Le temps s'est accéléré hier pour la compagnie aérienne qui joue sa survie. Le gouvernement accepte l'étalement de la dette mais donne 48 heures pour trouver un "projet de conciliation" qui satisfasse toutes les parties.

Une nouvelle chance (la dernière ?) pour Air Lib. La compagnie aérienne pourrait bénéficier d'un nouveau délai si toutefois elle reprend au moins le paiement de ses charges. C'est ce qui a été annoncé, dans un communiqué publié hier après-midi par le gouvernement.La journée d'hier, lundi, a été très chargée. Le temps semblait s'être accéléré pour la compagnie sur le fil de sa survie. Le matin, Jean-Pierre Raffarin avait démenti lors d'un déplacement à Arras les informations parues dans la presse (Le Figaro notamment) faisant état d'une décision qu'aurait prise le gouvernement de rejeter le plan de sauvetage d'Air Lib. Ce qui aurait eu pour conséquence la liquidation de la compagnie et la perte de ses 2.800 emplois - et 3.200 pour l'ensemble du groupe dont les filiales de maintenance. Le Premier Ministre avait notamment déclaré qu'il "souhaite un avenir pour Air Lib". Il attendait alors ce que dirait le patron d'IMCA, l'investisseur néerlandais, dans la conférence de presse qu'il donnait dans l'après-midi.Erik De Vlieger , qualifié aux Pays-Bas du nom de "milliardaire de l'immobilier", a enfin parlé. Il s'est déclaré prêt à injecter entre 20 et 50 millions pour les opérations courantes de la compagnie en péril. Il est disposé également à donner à Airbus des "garanties allant jusqu'à 150 millions d'euros" pour renouveler la flotte en achetant 29 Airbus. Au vu de ces derniers développements, si le ministère des Transports a rejeté la dernière mouture du plan de restructuration qui lui avait été transmise en fin de semaine dernière, il a en revanche demandé au conciliateur désigné par le Tribunal de commerce de Créteil de proposer "immédiatement un projet de conciliation".Ce projet doit, selon les termes employés "prévoir la reprise sans délai du paiement courant des charges publiques, qui sera la marque essentielle de la crédibilité du plan proposé". La question du remboursement de la dette pourrait donc se trouver remise à plus tard (on parle d'un échelonnement jusqu'en 2004-2010) et les véritables échéances reportées au 14 mars, date de la fin de la mission du conciliateur, Me Lafont.Air Lib a ainsi une nouvelle fois évité le désastre social. Mais pour combien de temps ? Lundi toujours, en fin d'après-midi, nouvel élément : Gilles de Robien faisait savoir que le gouvernement n'avait accordé au conciliateur que 48 heures, soit jusqu'à mercredi soir, pour faire une proposition de conciliation qui puisse satisfaire toutes les parties, dont évidemment l'Etat. Un calendrier de survie qui reste très serré.

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