Absysseo : là où s'arrête le Tom Tom

Posté mar 15/12/2009 - 06:35
Par admin

Absysseo : là où s'arrête le Tom Tom

Les deux fondateurs d'Absysseo : Guillaume Blanc (à gauche) et Joël Simon, deux spécialistes des appareils nomades et des technologies de connectivité.

 

Vous connaissez Tom Tom, le système de navigation pour la voiture. Ce que fait Absysseo, une jeune pousse innovante de l'incubateur TELECOM ParisTech EURECOM à Sophia Antipolis, c'est en quelque sorte un Tom Tom des espaces fermés, privés ou public, lieux qui ne sont pas "cartographiés" (bâtiment, usine, centre commercial, parc d'attraction, etc…). Bref, là où le GPS classique s'arrête et ne vous sera d'aucune utilité. Pour cela, Absysseo (le nom est dérivé d'abscisses et ordonnées pour le positionnement sur une carte) a dû développer des solutions à deux niveaux : d'abord pour bâtir une cartographie du lieu; ensuite pour mettre en œuvre des services géo-localisés adaptés aux besoins des utilisateurs. D'où une complexité différente des systèmes de navigation routière qu'utilise le grand public.

 

De redoutables contraintes à prendre en compte

 

Guillaume Blanc, l'un des deux fondateurs, responsable de la Recherche et Développement, l'explique. "Notre problématique au départ, a été d'apporter des solutions de données géo-spatialisées pour des environnements de sites "sensibles", type AZF à Toulouse. Pour ce type de site industriel, il est nécessaire de savoir en permanence où se trouvent les personnes, le matériel, les objets. Parmi les difficultés à surmonter, il a fallu déterminer le fait que l'on passe de l'intérieur de bâtiments à l'extérieur et qu'il faille gérer les étages (d'où la nécessité d'une cartographie 3D). Au-delà de l'aspect géo-localisation pure, il fallait aussi pouvoir mettre en place des services faciles à implémenter. Par exemple savoir où se trouve tel élément à travers un "monitoring", où retrouver à travers un historique, la position d'untel à l'instant T, ou encore voir si tel matériel "tagué" a bougé. S'ajoutent aussi des besoins de confidentialité, la nécessité d'assurer la mobilité des services par l'utilisation d'appareils nomades ou encore de déterminer le positionnement quelque soit la technologie utilisée (intérieur/extérieur)".

 

Rien de simple donc. Pour résoudre toutes ces problématiques, Absysseo a développé des outils spécifiques. Le premier est un outil de création de cartographie destiné au client qui peut créer la carte de son environnement et l'encrypter pour préserver la sécurité : l'AMS (Absysseo Map Creation Suite). La solution s'appuie sur un format de cartographie intérieur/extérieur propriétaire et extensible qui permet la représentation "logique" d'écosystème (ses services, ses espaces, ses tracés de navigation, ...) et qui assure la gestion des étages/niveaux.

 

Le second est une boite à outils logicielle dédiée à ce format cartographique. Elle facilite le développement rapide d’applications d’optimisation des processus métiers du client comme notamment la gestion et prévention des risques à l’aide du positionnement des biens et personnes. Ces solutions se déploient coté serveur (PCs) et sur appareils nomades (PDA, SmartPhone, Tablettes PC, …). Le cœur de la solution s'appuie aussi sur une abstraction des technologies de positionnement. Il s'agit de tirer le meilleur parti des infrastructures en place et d'étendre à volonté le système pour bénéficier des technologies à venir sans impacter le reste de la solution.

 

Deux spécialistes des appareils nomades et des technologies de connectivité

 

Les deux fondateurs, Guillaume Blanc à la R&D et Joël Simon au Commercial, ont les moyens de relever tous ces défis technologiques. Tous deux se sont connus à l’Université de Nice en MIAGE, puis ont mené une bonne dizaine d'années de parcours professionnels ensemble enchaînant, sur Sophia, start-up et grandes entreprises : Kanbay, Trader, Smart Fusion, puis NXP quand cette société a racheté Philips Semiconductors dont Smart Fusion était une filiale. "Nous avons vu le Tom Tom qui montait en puissance", note Joël Simon. "De notre côté nous avions une expertise dans les appareils nomades et dans les technologies de connectivité et positionnement (RTLS, ZygBee, UWB, IrDA, etc.). Nous avons vu une opportunité et nous avons décidé de quitter NXP en janvier 2008". Absysseo a été créé quant à elle en novembre 2008, après la validation de plusieurs pilotes avec notamment NXP et la marine nationale.

 

Après deux ans d'incubation, l'heure de l'envol

 

"L'incubateur TELECOM ParisTech EURECOM nous a d'abord apporté la tranquillité", note Guillaume Blanc. Pas de soucis de matériel, de bureau, etc. Il nous a apporté aussi le réseau : mise en contact avec la CCI, avec tous les organismes de prêt, d'aide. C'est un gain de temps et aussi l'assurance d'être mis en contact avec les bonnes personnes. Nous bénéficions aussi, au CICA, de l'émulation ou de la possibilité de travailler avec les anciens de l'incubateur. C'est un échange permanent d'expertise autour des technologies et de la création d'entreprise."

 

Absysseo a pu aussi acquérir des bases solides et une reconnaissance pendant ces deux années d'incubation. La jeune pousse a reçu le support d'Oseo. Elle peut déjà se prévaloir d'un premier succès : suite à un appel d'offre piloté par la société Orfidée, sa technologie a été appliquée par la Marine nationale pour positionner les marins sur un bateau de guerre (un challenge compte tenu de l'univers de métal et des nombreuses zones cloisonnées). Une sérieuse référence en matière d'efficacité et de sécurité de leur système. Absysseo a été aussi lauréate du réseau Entreprendre PACA à la mi-octobre. La société, qui va quitter l'incubateur d'ici la fin de cette année, a désormais toutes les cartes en main pour réussir son envol.

 

 

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