Activia Networks se bat pour sa survie

Posté mer 19/03/2003 - 00:00
Par admin

La "spin off" de l'Inria, spécialisée dans les réseaux CDN (diffusion de contenu sur Internet) a déposé son bilan le 14 février dernier et a jusqu'au 9 avril pour trouver une solution de continuité. Avec son équipe, Franck Lyonnet, qui a repris la présidence, travaille sur plusieurs scénarios.

Activia Networks traverse aujourd'hui l'une des passes les plus difficiles de sa jeune histoire. La start-up sortie en avril 2000 de l'Inria Sophia sur le créneau du CDN (réseaux de diffusion de contenus sur Internet) a dû déposer le bilan le 14 février dernier. Ayant obtenu par le Tribunal de commerce de Grasse le bénéfice d'une période d'observation de deux mois (jusqu'au 9 avril exactement), elle se bat aujourd'hui pour assurer sa continuité à partir d'une nouvelle stratégie et de plusieurs scénarios.Depuis le dépôt de bilan, suite à la crise de liquidités, la société a renoué avec l'esprit start-up qu'elle avait au démarrage. Pierre Liautaud, le Pdg qui venait d'IBM, est parti. Franck Lyonnet, le fondateur, a repris la présidence qu'il avait déjà assurée lors de la fondation de la société. Un plan de licenciement de 8 personnes a été engagé. Tandis qu'Activia Networks, dont les effectifs s'établissent maintenant autour de vingt personnes, s'appuie pour bâtir un nouveau BP (Business Plan) sur des personnalités comme Sacha Fosse-Parisis, Martin May, Marc Chanteloube, etc.Activia Networks qui, cet été encore, comptait réaliser un nouveau tour de table de 6 à 10 millions d'euros, n'a finalement pas pu concrétiser suite à des divergences entre le Pdg, les actionnaires et les futurs investisseurs sur le renflouement de l'entreprise avant la levée de fonds. A la suite du dépôt de bilan plusieurs scénarios et un changement de stratégie ont été envisagés. Les scénarios qui sont actuellement en cours de négociation sont de l'ordre de trois : une reprise avec un des acteurs de l'industrie; une fusion avec un acteur du secteur du cache; un redémarrage sur une nouvelle stratégie avec une levée de fonds plus modeste que ce qui était initialement envisagé (de l'ordre de 3 millions d'euros avec intervention des investisseurs actuels comme Sofinnova et Cross Atlantic Ventures).Concernant la stratégie, un premier changement avait déjà eu lieu voilà deux ans, quand Activia, comme toutes les sociétés de ce secteur, s'est aperçue que leurs clients ne seraient pas les opérateurs télécoms, mais plutôt les grandes compagnies. Ainsi des partenariat avaient été engagés avec Equant, France Telecom ou plus récemment avec Cisco pour toucher la clientèle des grands groupes, partenariats qui ont donné des résultats mais ne se sont pas développés suffisamment vite. Le nouveau changement stratégique s'appuie sur trois constatations : les clients demandent des produits peu chers avec des retours sur investissements immédiats; le produit se doit d'être simplifié; il serait intéressant de proposer un "cache" assorti à la solution Activia. L'option redémarrage s'appuierait sur cette stratégie nouvelle.Reste que le temps court très vite et que, si les négociations vont bon train, l'échéance du 9 avril approche. Activia Networks, l'Akamai européen, est l'une des plus belles start-up sophipolitaine. Récemment encore le Gartner Group l'a placée dans le carré magique des vendeurs de CDN, soit parmi les meilleurs mondiaux du secteur de la diffusion de contenu sur Internet. Son échec, après la chute de remarquables start-up comme Dust Restauration, serait un nouveau coup dur pour la technopole.

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