Aérien : Nice-Paris Orly redevenu hors de prix !

Posté lun 03/12/2001 - 00:00
Par admin

Suite aux déboires d'AOM et Air Liberté, la concurrence s'est estompée sur la première ligne européenne. Conséquences : une forte remontée du prix moyen du billet et un trafic en chute libre.

Vivement easyJet peuvent se dire ceux qui font couramment le vol Paris-Nice ! Vivement un retour de la concurrence sur une ligne qui fut l'une des plus chères d'Europe avant de voir ses tarifs chuter à l'arrivée, en 1996, d'Air Liberté de Lofti Belhassime. En ouvrant le ciel français au vent de la concurrence (on parlait alors du "duopole" AOM-Air France"), Air Liberté version 96 avait secoué les prix et fait monter en flèche le trafic sur la ligne. Pendant plusieurs années, il a alors été facile de trouver des aller-retour pour moins de 8 à 900 francs. La guerre des prix avait même amené des promotions avec des billets autour de 550 francs! Une période qui semble bien révolue.Le filet s'est resserré sur les tarifs promotionnelsDéjà, depuis un peu plus d'un an, le regroupement sous l'aile de Swissair d'AOM et Air Liberté avait donné un bon coup de frein sur les tarifs les plus avantageux et fait remonter la recette par siège des compagnies. Pour celui qui voulait faire le déplacement dans la journée, il était devenu très difficile hors abonnement, tarif couple ou jeunes, de sortir du maximum qui était alors de 2.450 francs. Depuis le "crash" de Swissair et la création d'Air Lib par les repreneurs des deux sociétés en dépôt de bilan, le filet s'est encore resserré, tandis que le prix de référence s'est encore un peu poussé à la hausse à 2.600 francs. Trois fois plus cher que ce qu'il était encore possible de trouver relativement facilement il y a dix huit mois.Tourmag.com, webzine du tourisme, remarque ainsi que pour un Nice-Paris Orly, désormais établi à 2.600 francs, on peut obtenir un Nice-New York (voir l'article "Tarifs : Nice-Paris au prix du Nice-New York !"). Le magazine, qui a recensé les différents tarifs sur cet axe capital pour Nice, évoque l'entente entre les deux compagnies. D'entente pour harmoniser les horaires de leurs navettes (un départ toutes les 30 minutes), avec une réduction des rotations quotidiennes à quinze pour chacune des deux compagnies contre 18 fréquences avant l'été (il a été compté au total jusqu'à 43 fréquences quotidiennes sur le Nice-Paris Orly). Une harmonisation contre laquelle il n'y a rien à redire sauf qu'elle s'est accompagnée d'une suppression de la plupart des offres promotionnelles. Les compagnies y ont gagné. Le passager pas du tout. Et le trafic non plus qui a plongé. Depuis juillet dernier, la nouvelle remontée de la recette par siège, donc du prix moyen payé par le passager, s'est accompagnée d'une sensible baisse du trafic sur cet axe de l'ordre de 20%.La remontée des tarifs fait chuter le traficLa tragédie du 11 septembre et son impact direct sur le trafic aérien mondial n'a rien arrangé. Ainsi, en octobre, le Nice-Paris Orly a perdu 26,1% par rapport à octobre 2000 (168.000 passagers). Cumulés sur l'année, les chiffres témoignent d'une baisse de 12,3% sur une ligne qui a comptabilisé 2.715.000 passagers en 2000. En revanche, confrontée à la même crise, la ligne Nice-Londres a gagné 2% en octobre avec environ 100.000 passagers. Une progression qui est dûe principalement à easyJet qui a augmenté de 8,7% sur Londres Luton (près de 34.000 passagers sur cet aéroport pour le seul mois d'octobre). Depuis le début de l'année, easyJet, avec 734.000 passagers de janvier à octobre 2001, a progressé de 19,4%. De même Amsterdam, desservie elle aussi par des compagnies low cost a progressé de 11,9%.Cette situation n'a pas échappé à la Chambre de commerce et d'industrie, gestionnaire de l'aéroport international. De grands travaux ont été entrepris sur l'aéroport et il faut savoir que les recettes aéroportuaires sont directement liées au nombre de passagers et pas à la recette par passager. D'où un regard bienveillant vers easyJet qui a déjà annoncé son intention de se lancer sur le Nice-Paris Orly. EasyJet qui pourrait arriver avant l'été 2002 sur des tarifs qui démarreraient à 500 francs l'aller-retour. De quoi relancer sérieusement la concurrence par une alternative plus que sérieuse…et réouvrir le ciel français.

Jean-Pierre  Largillet

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