Aéroport de Marseille : Ryanair claque bruyamment la porte !

Posté jeu 14/10/2010 - 17:00
Par admin

Ryanair a mis ses menaces à exécution et va fermer dans les trois mois sa seule base française. Confrontée à une mise en examen pour travail dissimulé, la compagnie irlandaise à bas coût a annoncé hier qu'elle quitterait Marseille le 11 janvier 2011. Un départ qui, évidemment, a été aujourd'hui fortement médiatisé.

 

Ryanair avait ouvert sa base marseillaise en 2006 (et y avait investi entre autres 250 M€). Elle compte donc retirer les quatre avions qui y étaient installés, et transférer  ses 200 postes de pilotes et personnels navigants vers d'autres aéroports européens, en Espagne, en Italie, en Lituanie. Elle supprimera du même coup 13 de ses 23 lignes dont le Marseille-Paris Beauvais. Pour l'aéroport de Marseille, qui a spécialisé un de ses terminaux sur le low cost, le terminal mp², le coup est rude. Ce départ se traduira par la perte d'environ 1 million de voyageurs par an sur les 1,7 millions de passagers que devrait transporter en 2010 Ryanair. S'y ajoutera la perte, globalement, de 800 à 1.000 emplois induits.

 

La cause de ce bras de fer engagé à Marseille ? Les poursuites engagées par la justice française pour travail dissimulé, affaire pour laquelle la compagnie irlandaisea  été mise en examen fin septembre. Venu hier à Marseille, le Pdg, Michael O'Leary, a critiqué "la décision des autorités françaises d'engager des poursuites contre la base de Ryanair à Marseille, qui est totalement conforme à la réglementation de l'Union européenne pour les travailleurs mobiles des transports".

 

La justice française, quant à elle, a appliqué la loi : un décret, publié en France peu après l'installation de Ryanair à Marseille, qui considère les travailleurs mobiles comme des salariés français qui doivent payer leurs impôts et leurs cotisations sociales en France. Cette façon de voir diverge avec la directive européenne sur ce type de travailleurs qui stipule que les charges doivent être payées dans le pays où ils sont employés. Pour Michael O'Leary, ce serait le cas pour tous ses salariés "qui travaillent sur des avions enregistrés en Irlande où leur employeur est résident et où ils sont physiquement payés". L'affaire a d'ailleurs été portée devant les tribunaux européens. Mais Ryanair, plutôt que d'attendre les résultats d'un long procès, a préféré prendre les devants : elle claque bruyamment la porte et ferme sa seule base française.

 

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