Affaire Hobbs-Melville : une plainte déposée contre le juge d'instruction français

Posté ven 05/10/2007 - 11:45
Par admin

Ceux qui pensaient que l'affaire Hobbs-Melville à Monaco était terminée avec la fin du procès en appel se sont trompés. Mardi soir en effet la cour d’appel de Monaco a bien rendu son jugement dans ce que tout le monde appelle la plus grande affaire d'escroquerie monégasque (un préjudice estimé entre 65 et 165 millions d’euros pour les 300 victimes qui se sont faites connaître). Les quatre prévenus ont été condamnés.

 

Les peines ont été confirmées pour William Fogwell et sa fille Shelley Fogwell (5 ans de prison et 500 000 euros d’amende) ainsi que pour le courtier Jean-Christophe Moroni (18 mois de prison et 50 000 euros d’amende pour complicité d’escroquerie). Le quatrième prévenu Guillaume Losada y Padilla, ex-amant de Shelley Fogwell, bénéficie seul d'une mesure de mansuétude (12 mois de prison et 30 000 euros d’amende pour complicité et recel d’escroquerie au lieu de 18 mois et des 50 000 euros en première instance).

 

Mais à peine le dossier a été renfermé qu'il est réouvert d'une façon "collatérale" pourrait-on dire. Des parties civiles, victimes de la faillite, ont déposé plainte pour faux en écriture publique, blanchiment aggravé et usurpation de titre, contre Christophe Hullin, le juge d'instruction qui était en charge de ce dossier. Magistrat français détaché alors près le tribunal de 1ère instance de Monaco, il avait en 2004 prononcé un non-lieu envers l'un des courtiers de la société, Jean-Christophe Moroni. Selon Me Del Rio, l'avocat des plaignants, le non-lieu accordé était frappé d'appel et le juge Hullin, qui avait autorisé en octobre 2004 le déblocage de fonds suspects appartenant à Jean-Christophe Moroni, n'avait plus la qualité de juge d'instruction nécessaire à cette époque pour le faire.

 

Désormais magistrat au pôle financier de Paris, Christophe Hullin était intervenu en juin comme témoin au procès. Il s'était livré à cette occasion à une véritable charge contre la justice monégasque, estimant que Jean-Christophe Moroni, qui avant l'affaire fut un ami du futur Albert II, avait fait l'objet en raison de cela d'un acharnement particulier des enquêteurs. Une charge qui, évidemment, n'avait guère été appréciée.

 

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