Agriculture durable : la feuille de route 2030 de Sophia Agrobiotech

Philippe Castagnone Inrae

Quelle est la feuille de route 2030 de Sophia Agrobiotech (environ 200 chercheurs), l'un des grands laboratoires de l'INRAE installé sur la technopole ? Pdg de l’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (ex-INRA), Philippe Mauguin avait décliné fin janvier les grandes orientations stratégiques nationales dans cet horizon 2030 : assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle d’une population de plus de 9 milliards d’humains d’ici 2050, gérer durablement les ressources naturelles indispensables à la vie (l’eau, les sols, l’air, la biodiversité), contribuer à la lutte contre le changement climatique, ou accompagner les acteurs dans des transitions durables et économiquement viables. (Photo WTM : Philippe Castagnone, directeur de l'Institut Sophia Agrobiotech).

Autant d'objectifs pour lesquels Sophia Agrobiotech travaillait déjà comme le souligne son directeur, Philippe Castagnone. "Nous sommes déjà inscrits dans cette orientation dont le volet environnemental s'est trouvé renforcé par la fusion intervenue en janvier 2020 entre l'INRA et l'Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture). A Sophia Antipolis, les travaux de recherche se répartissent entre d'une part l'acquisition de connaissances sur les interactions entre les plantes et les bio-agresseurs et d'autre part l'utilisation de ces connaissances pour apporter des solutions de santé des plantes plus respectueuses de l'environnement."

"Ces solutions tournent autour du bio-contrôle avec l'utilisation des interactions naturelles. Par exemple, ce sont des insectes qui vont aller parasiter les nuisibles comme dans le cas des coccinelles dans la lutte contre les pucerons. Toujours pour remplacer les traitements chimiques, nous travaillons également sur une approche agrobiologique en favorisant les auxiliaires présent sur un site agricole, ou en diversifiant les plantes pour aller vers des solutions réductrices en introduction de nuisibles."

"Nous avons réussi ainsi à mettre en place des solutions de bio-contrôle qui ont permis de sauver des filières. Exemple récent avec le "Cynips du châtaignier", un insecte parasitaire majeur qui menaçait les récoltes de châtaignes. A partir des travaux de recherche d'ennemis naturels, nous avons trouvé un insecte qui pond dans les œufs des "Cynips" et les détruisent. Ce qui a permis de sauver la filière d'abord localement, puis au plan national."  

"En ce qui concerne les orientations pour les dix prochaines années, la majorité des agents du site de Sophia travaillait déjà sur la santé des plantes et l'environnement. Nous allons continuer ce travail de recherche dans ses deux volets d'acquisition des connaissances et d'utilisation de ces recherches pour des stratégies de protection et de culture durable. Cela avec une volonté renforcée de co-construction de solutions avec les agriculteurs."

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Commentaires

labrunie Joseph (non vérifié)     ven 19/02/2021 - 17:10

Bonjour,
Dans le Sud Cantal, en Châtaigneraie cantalienne, nous avons aussi fait des lâchers de Torymus en 2014-15-16 et nous n'avons pratiquement plus de cynips au printemps 2020. En 2017 nous avions bien repéré la présence du torymus dans les gales au printemps. Dans les deux hivers 2018-19 et 2019-20, nous avons eu des gelées très tardives au moment du débourrage. Que pensez-vous d'une hypothèse : ce gel tardif sur 2 hivers d'affilée n'aurait-il pas accentuer cette quasi disparition du cynips ?
Espérant que ce printemps 2021, nous ne retrouverons pas trop de gales de cynips !!!
Merci et bien cordialement
Joseph LABRUNIE, trésorier de la Maison de la châtaigne 15340 M%ourjou - jj.labrunie@orange.fr

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