Agrobiotech à Sophia : une nouvelle dimension pour la recherche sur les plantes
Pour l'Institut national de recherche agronomique, ce bâtiment (9.000 m2) donne une nouvelle dimension à ses programmes de recherche à travers un regroupement sur le site de ses propres équipes mais aussi de celles du Cnrs et de l'Université de Nice Sophia Antipolis.
Deux ministres (Hervé Gaymard, Agriculture et François d'Aubert, Recherche), le président de la Région Michel Vauzelle, du département Christian Estrosi, le préfet Pierre Breuil, le président de la CASA (Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis) Jean Leonetti, la directrice général de l'Inra et le monde de la recherche azuréenne au complet : l'inauguration du nouveau bâtiment d'Agrobiotech à Sophia Antipolis a été célébré comme il se doit (voir l'article "Agrobiotech : l'Inra inaugure son nouveau centre de recherche à Sophia"). Comme un événement. Il est vrai que cet événement était attendu. Ainsi que l'a souligné François d'Aubert, ce projet est née en 1990, à l'occasion de la préparation du Contrat de Plan. Il aura donc mis 14 ans pour être réalisé. Ce qui, pour le ministre, en dit long sur les lourdeurs administratives dont souffre la recherche.Mais désormais Agrobiotech est là. Bien là : une belle architecture, un bâtiment de plus de 9.000 m2 avec des laboratoires clairs, fonctionnels. Un outil magnifique qui a commencé à être occupé depuis janvier avec le transfert des équipes de l'Inra Antibes et qui poursuit cette année sa montée en puissance. Agrobiotech, on s'en doute, n'est pas uniquement un nouveau bâtiment phare de la technopole. Son originalité, dans le monde de la recherche agronomique, a été évoqué par l'ensemble des orateurs. Et en premier lieu par Marion Guillou, directrice générale de l'Inra. Il s'agit d'abord d'un centre intégré. Y travaillent non seulement les équipes de l'Inra. Mais également celles du Cnrs (leur déménagement de Valrose à Nice sur Sophia a lieu cette semaine) et de l'Université de Nice Sophia Antipolis.Il s'agit ensuite d'une organisation optimisée regroupant plusieurs disciplines. Ce pôle rassemble ainsi des unités dédiées aussi bien à la production de connaissances fondamentales en biologie et en agronomie, qu'à des connaissances plus appliquées sur la lutte biologique, l'innovation végétale pour l'horticulture ou de nouvelles pratiques pour les productions sous serre. En résumé, Agrobiotech est basé sur des concepts modernes de travail collectif sur le champ d'une agriculture "durable".Objectif : la santé des plantesLes programmes scientifiques menés par l'Inra sont bien ciblés. Ils visent à améliorer la santé des plantes cultivées en conciliant à la fois production durable et respect de l'environnement. Ils sont développés sur trois niveaux d'investigation : l'analyse du fonctionnement des organismes et de leurs interactions aux plans génétique et physiologique; l'étude des relations entre les organismes et leur environnement, du gène aux populations; l'élaboration d'une phytoprotection adaptée aux enjeux actuels.Les recherches visent ainsi à comprendre les mécanismes de fonctionnement des interactions entre organismes. Cela dans un but précis : pouvoir stimuler les réactions des plantes vis-à-vis des bioagresseurs (champignons, nématodes, insectes... ), ou limiter les populations d'insectes par la lutte biologique tout en utilisant des intrants (insecticides...) qui doivent avoir un minimum d'effets "secondaires" comme on dit en médecine (toxicité pour l'environnement, apparition de résistance inattendues, etc). Tout un programme de recherche mené au plus haut niveau qui devrait donner un élan nouveau au secteur azuréen des sciences du vivant.