Airbnb n'échappera plus à la taxe de séjour sur la Côte

Posté jeu 16/06/2016 - 07:24
Par admin

Suivant l'exemple de Paris, Airbnb collectera à partir du 1er août la taxe de séjour à la source à Antibes, Cannes et Nice ainsi que sur 15 autres villes françaises. Pour David Lisnard, c'est "un premier pas d’équité commerciale entre les hébergeurs AirBnB et nos hôteliers soumis à de lourdes contraintes administratives et fiscales".

Airbnb n'échappera plus à la taxe de séjour sur la Côte

Airbnb collectera à partir du 1er aout la taxe de séjour de ses logeurs à la source sur Antibes, Cannes et Nice. Comme cela se fait déjà à Paris depuis octobre 2015 et à Chamonix-Mont Blanc, 18 villes françaises supplémentaires ont obtenu cette collecte à la source et le reversement aux communes de la taxe de séjour. Avec les trois villes azuréennes, ce sont Aix-en-Provence, Ajaccio, Annecy, Avignon, Biarritz, Bordeaux, La Rochelle, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Saint-Malo, Strasbourg et Toulouse.

Plus de 20.000 loueurs Airbnb sur la Côte

Une ressource qui n'est pas négligeable puisque à Paris, du 1er octobre au 31 décembre 2015 ce sont 1,169 million d'euros qui ont été reversés au titre de la taxe de séjour pour la catégorie meublés touristiques non classés (0,83 euros par personne et par nuit dans la capitale). Avant cet accord, c'étaient les loueurs qui avaient à charge de reverser cette taxe aux communes, versement qui, de par la multiplicité des acteurs, était rarement effectué au grand dam des villes, mais également des hôteliers et professionnels de l'hébergement qui y voyait un des éléments de la concurrence déloyale avec les plateformes de l'économie dite collaborative. Désormais, les loueurs ne devraient plus y échapper.

Ce premier pas vers un encadrement est significatif, la France étant le second marché d'Airbnb après les Etats-Unis. Un marché français évalué à 250.000 logements, dont 70.000 à Paris et sa banlieue, et une bonne partie dans le sud de la France (plus de 4.000 sur le bassin cannois, plus de 15.000 sur la métropole). L'accord conclu avec la plateforme américaine devrait amener de nouvelles ressources aux communes (pour l'exemple, par personne et par nuitée, 0,75 € à Nice en haute saison, 0,50 à Cannes). Mais pour les hôteliers qui tempêtent de plus en plus contre les distorsions de concurrence et réclament pour ces nouveaux loueurs les mêmes règles de sécurité et les mêmes contraintes administratives et fiscales que les leurs, il ne s'agit que d'un premier pas.

David Lisnard : "une avancée majeure vers une normalisation des activités des plateformes"

A Nice, Christian Estrosi en tant désormais premier adjoint au Maire de Nice délégué aux finances, s'est réjoui de cette avancée. "Cette évolution permettra de rétablir l’équité entre le secteur hôtelier et les propriétaires niçois qui louent leurs meublés," commente-t-il dans un communiqué. Même satisfaction pour David Lisnard, maire de Cannes et président du CRT Côte d'Azur (Comité régional du tourisme) qui s'est battu pour cette avancée. "C’est un premier pas d’équité commerciale entre les hébergeurs AirBnB et nos hôteliers soumis à de lourdes contraintes administratives et fiscales," note-t-il.

"Je ne suis pas opposé à ce modèle qui complète l’offre traditionnelle et que nous devons considérer, mais il est important de lutter contre la distorsion de concurrence et pour une éthique commerciale.

Même si cette démarche ne rééquilibre qu’en partie les distorsions qui se sont formées depuis la mise en marché de cette offre collaborative, il s’agit toutefois d’une première victoire azuréenne qui marque une avancée majeure vers une normalisation des activités des plateformes et un renforcement de la régulation de la location meublée touristique.

"Cette première étape ne règle pas pleinement la problématique de la concurrence et je soutiens à nouveau le fait qu’une loi doit permettre d’encadrer ce secteur d’activité afin que toutes les initiatives innovantes puissent se développer aux côtés des acteurs historiques reconnus pour leurs savoir-faire, leur compétence mais également générateur d’emplois pérennes dans le secteur touristique", conclut-il dans un communiqué.

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