Amadeus : la CGT proteste contre la délocalisation du centre d'appel
C'est aujourd'hui, jeudi 26 juin que le centre d'appel dOffice Automation d'Amadeus SAS doit être délocalisé en Pologne. Si à Sophia Antipolis cette activité, qui était déjà externalisée à Cap Gemini Sogeti depuis plusieurs années mais continuait de seffectuer dans les locaux d'Amadeus à Sophia-Antipolis, ne touche que 6 personnes (comparé à près de 3.000 salariés travaillant pour Amadeus dans la technopole) la CGT Amadeus a réagi contre cette délocalisation.
Le syndicat demande l'annulation de la délocalisation
"Tous les centres d'appel des filiales européennes d'Amadeus IT Group sont en fait concernés: Madrid (Espagne), Sophia-Antipolis (France), Londres (Angleterre), Erding et Bad Hambourg (Allemagne). Les salariés polonais seront payés environ 500 euros brut par mois. Les salariés d'Amadeus ont appris la nouvelle par un communiqué syndical", indique le syndicat. Il rappelle dans la foulée que la CGT sétait opposée au rachat dAmadeus en LBO par les fonds "private equity" Cinven et BC Partners en 2005.
"Le syndicat demande lannulation de la délocalisation, la fin des externalisations et lembauche des prestataires", est-il conclu dans un communiqué. Pour Stéphane Jouteux, Délégué syndical, délégué du personnel et élu CE CGT, si les salariés du Centre d'Appel travaillent pour Sogeti Cap Gemini, en revanche c'est Amadeus qui, cherchant à centraliser ses différents centres d'appel, a accepté la proposition de son prestataire de délocaliser ce centre en Pologne.
Amadeus emploie près de 3.000 personnes sur le site
Mais plus sans doute que le cas du centre d'appel, c'est la crainte d'autres externalisations et délocalisations qui pousse le syndicat à monter au créneau. Depuis son rachat par les fonds d'investissements Cinven et BC Partners, Amadeus a continué sa montée en puissance. Premier employeur de la technopole, il a aussi été le premier recruteur : 400 personnes en 2006, 300 en 2007 et 200 aujourd'hui pour les six premiers mois de 2008. De ce fait, il a pratiquement doublé ses effectifs en l'espace de trois à quatre ans.
Aujourd'hui, la société placé au carrefour des NTIC et du tourisme compte 2.100 salariés auxquels il faut ajouter quelque 900 "prestataires" venant du tissu des SSII locales (Sociétés de services et d'ingénierie informatique). Sophia est son principal centre de R&D. Et cette croissance forte lui pose par ailleurs des problèmes de surface, Amadeus ayant dû s'éclater un peu partout dans la technopole, investissant des locaux à HP dans Les Templiers, des bureaux dans les Vaisseaux de Sophia et occupant aujourd'hui l'immeuble "Clara".
Crise de l'aérien : la "locomotive" de l'emploi risque une pause au 2ème semestre
Mais les temps risquent de changer rapidement. Car la crise pointe dans l'aérien avec des fermetures de ligne, de nouvelles concentrations et restructurations sous l'effet du choc pétrolier. Certes, l'on n'en est pas à l'après 11 septembre 2001 quand Amadeus avait dû donner un grand coup de frein. Mais la société, qui réalise près des 3 quarts de ses revenus dans l'aérien, commence à serrer les boulons en vue de l'orage et n'exclut pas aujourd'hui une fin d'année 2008 difficile.
Dans ce contexte, une pause dans les recrutements pourrait se faire au second semestre tandis que des économies sont recherchées. D'où cette crainte que la délocalisation du centre d'appel (une trentaine de personnes en tout) ne soit qu'un premier pas d'autres mesures plus amères.
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