Amadeus tousse, la technopole s'inquiète

Posté mar 09/10/2001 - 00:00
Par admin

Le plus gros employeur de Sophia a émis hier un "profit warning". Du 11 au 30 septembre, les réservations ont baissé de 27,5%. Les objectifs de croissance de la société sont revus à la baisse.

Amadeus, le système de réservation électronique pour les professionnels du voyage, a enregistré une chute de 27,5 % de ses commandes du 11 au 30 septembre par rapport à la même période l'an dernier. Une chute évidemment beaucoup plus prononcée aux Etats-Unis (- 45,3% contre - 15,4% pour le reste du monde). Pour l'ensemble du troisième trimestre 2001, l'effet "septembre" sera sensible : une baisse de 3,6% par rapport à 2000, toutes réservations confondues, sur un montant de 90 millions de réservations, voyages non aériens y compris, alors qu'avant le 11 septembre le trimestre restait en hausse de 4%.Même si les premiers chiffres d'octobre semblent meilleurs (la baisse, par rapport à la même période 2000 n'est plus que de 17,5%), la visibilité reste nulle. La direction a donc décidé de prendre les devants. Elle a fait un "profit warning", annonçant hier qu'elle ne pourrait réaliser ses objectifs de croissance de 2001, et notamment une hausse de l'Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) de 19 % à 24 %.La situation financière d'Amadeus est certes loin d'être catastrophique. Le chiffre d'affaires est en hausse sur les 9 premiers mois de l'année (+ 17% à 1,37 milliards d'euros) et le fameux Ebitda est positif même pour le troisième trimestre (entre 85 et 90 millions d'euros compte tenu de 11 millions d'euros de créances douteuses). Amadeus, d'autre part, est moins exposé sur le marché américain que ses concurrents Galileo et Sabre. Mais, faute de visibilité, le groupe a annoncé qu'il prenait des dispositions pour réduire ses coûts, alors que le titre baissait de -6,63% à 4,93 euros à la bourse de Paris (il a perdu 40% depuis les attentats).Une situation de crise qui touche directement Sophia Antipolis. Car qui est le plus gros donneur d'ordre de la technopole ? L'employeur le plus dynamique ? C'est la même société : Amadeus. Avec environ 1.400 salariés, avec de 5 à 600 ingénieurs et développeurs en appui venant des SSII régionales, le pôle marketing et Recherche & Développement du GDS (Global Distribution Service) fondé par Air France, Ibéria et Lufthansa, est de loin la plus grande entreprise de la technopole. C'était jusqu'à présent la locomotive de l'emploi sur le site. Le retournement du secteur de l'aérien et du voyage a donc de quoi inquiéter Sophia.D'autant plus qu'Amadeus, avant même le 11 septembre, avait provisoirement déjà ralenti le rythme des embauches. Aujourd'hui, le gel qui a été décidé place en première ligne les ingénieurs et développeurs des SSII. Une situation qui vient fragiliser les nombreuses sociétes de services et d'ingénierie informatique de la technopole et qui risque de peser sur l'emploi high tech azuréen.

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