Anthéa : une nouvelle saison riche de belles promesses
La programmation de la saison 2015-2016 d’Anthéa a été présentée le 18 mai à Antibes. 70 spectacles seront proposés entre les mois de septembre et de juin avec une alternance entre des pièces populaires portés par d’immenses acteurs et des spectacles plus pointus, sans oublier l’opéra et le spectacle vivant. De quoi réserver encore de grands moments de plaisir dans ce théâtre qui a conquis les antibois, mais aussi de nombreux spectateurs venus de tout le département.
Avec plus de 85 000 spectateurs et 8 700 abonnés pour la saison qui vient de s’achever, le succès public d’Anthéa est assez incroyable. Il est d’autant plus remarquable que Daniel Benoin ne s’est pas contenté d’aligner des têtes d’affiches, mais a également proposé bon nombre de spectacles exigeants qui sont parvenus à trouver leur public. Pour 2015-2016, sa politique reste dans la même lignée, tout en affirmant encore l’importance de la création pour un théâtre comme Anthéa. Après l’énorme succès rencontré cette année, à Antibes mais aussi à Paris, par « Le Souper », Daniel Benoin montera deux nouvelles pièces d’auteurs français contemporains : « Ça va » de Jean-Claude Grunberg et « Le Remplaçant » d’Agnès Desarthe. Un texte très fort sur un grand-père de substitution qui a pris la place d’un grand-père qui n’est pas revenu des camps de la mort.
Outre ces créations, quelques grandes pièces populaires portées par d’immenses acteurs constitueront le socle de la programmation. Michel Bouquet viendra ainsi jouer le rôle du grand chef d’orchestre Wilhem Furtwängler, suspecté de sympathie pour les nazis, dans « A tort et à raison », tandis que Claude Brasseur sera Clémenceau dans « La Colère du tigre » où il s’explique avec Claude Monnet qui menace de ne pas honorer une commande de l’Etat. François Berléand se mettra lui à nu dans « Deux hommes tout nus », Pierre Richard proposera un nouveau spectacle en solo, troisième volet d’un triptyque pour ce roi des distraits qui, mine de rien à l’étoffe des philosophes, et reprendra sa « Danse du diable », une saga devenue un classique du théâtre contemporain.
Rencontre avec le Directeur d’Anthéa, Daniel Benoin, pour évoquer le bilan de la saison écoulée marquée par un immense succès populaire, ainsi que les temps forts de la saison à venir.
Une programmation équilibrée, clé de l’avenir
Mais à côté de ces grands succès, les spectateurs seront invités à découvrir des pièces plus difficiles comme le « Faust » monté par le Collectif 8 de Gaëlle Boghossian et Paulo Correia, deux fidèles complice de Daniel Benoin, ou « Don QuiXote, l’invincible » du collectif La Machine. Une adaptation théâtrale librement inspirée de l’œuvre de Cervantes, dans laquelle un pauvre Hidalgo de la Manche décide de bouleverser radicalement son existence et d’en faire un roman. Les spectateurs d’Anthéa pourront également découvrir quelques grands classiques revisités comme « L’école des femmes » ou « Les Fourberies de Scapin » de Molière, « La Cerisée » de Tchekhov ou encore « Le Roi Lear » de Shakespeare dans une mise en scène d’Olivier Py qui fera avec cette pièce l’ouverture du prochain Festival d’Avignon.
Le spectacle vivant ne sera pas oublié avec 3 opéras : « La Périchole », « La Bohème » et « Cosìfan tutte », mais aussi de la musique avec Ibrahim Maalouf, Abd al Malik pour une rencontre étonnante avec Albert Camus ou Lou Doillon qui débuterasa tournée à Anthéa. L’l’humour sera également présent avec Gaspard Proust, Sophia Aram ou François-Xavier Demaison. En matière de spectacle vivant, le public devrait encore faire de belles découvertes avec le « Slava’s snow show », un spectacle de clowns qualifié d’immanquable ou « Le Cirque invisible » de Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thierrée qui clôtureront la saison en défiant une nouvelle fois les lois de l’espace et du temps. Une saison guidée par la recherche d’un équilibre entre théâtre populaire et spectacles plus pointus, la clé de l’avenir selon Daniel Benoin.
Légende photos :
L’immense Michel Bouquet sera à l’affiche de « A tort et à raison », une pièce de Ronald Hardwood (DR)
Slava’s snow show, un spectacle immanquable selon Daniel Benoin (DR)
Claude Brasseur incarnera Clémenceau dans « La Colère du tigre » (DR)