Anthéa : une première pour Phèdre, la dernière danse

Posté mar 30/04/2013 - 10:06
Par admin

A partir de ce soir et jusqu’au 7 mai, Anthéa, l’Antipolis Théâtre d’Antibes présente sa première création « Phèdre, la dernière danse ». Un projet né de la rencontre de la chorégraphe Eugénie Andrin et de la comédienne metteur en scène Julie Desmet qui se sont servies du mythe de la tragédie de Racine où les sentiments et les passions atteignent un paroxysme, et où les amours maudits sont omniprésents, pour explorer corporellement ces instants où tout bascule.

Anthéa : une première pour Phèdre, la dernière danse

Premère création à Anthéa avec "Phèdre, la dernière danse" (DR)

Avec Phèdre, la dernière danse, Anthéa, l’Antipolis Théâtre d’Antibes présente sa première création. Outre sa superbe salle Jacques Audiberti inaugurée de la plus belle des façons en début de mois avec La Traviata, ce nouveau théâtre dispose également avec la salle Pierre Vaneck, d’un espace de 600 m2 au sein duquel certaines compagnies locales pourront mettre en œuvre leurs projets, les répéter, puis les jouer devant le public. C’est le cas avec la Compagnie Eugénie Andrin qui, après une résidence de 15 jours à Anthéa, présente, à partir de ce soir et jusqu’au 7 mai, son dernier spectacle Phèdre, la dernière danse. Un projet né de la rencontre de la chorégraphe Eugénie Andrin, originaire d’Antibes et passée par l’Ecole Supérieure de Danse Rosella Hightower, et de la comédienne et metteur en scène Julie Desmet qui souhaitait intégrer plus son corps dans ce qu’elle jouait et eut l’idée de traiter la tragédie de Racine de manière plus contemporaine. Un projet qui intéressa immédiatement Eugénie Andrin qui cherchait à exprimer davantage de choses avec sa danse. Le mythe de Phèdre correspondait bien à cette volonté car tout y est exacerbé. Tous les sentiments et les passions atteignent un paroxysme et le mouvement agit alors comme un continuum des mots, là où justement les mots n’ont plus assez de puissance pour exprimer ces états extrêmes, cette folie.

Des amours maudits omniprésents

Cette pièce pour 3 danseurs et 2 comédiens part des écrits de Racine et de Sénèque relatant la tragique histoire de Phèdre, la fille du roi Minos et l’épouse de Thésée, le roi d’Athènes, venu en Crète pour tuer le Minotaure. Phèdre qui tombe amoureuse de son beau-fils Hippolyte qui la repousse et partage un amour interdit pour Aricie, la fille d’un clan ennemi. Lorsque Thésée, que tout le monde croit mort, rentre chez lui, son cadre de vie a volé en éclat par une transgression irrémédiable du pouvoir légitime brisé en mille morceaux. C’est alors que rêves, fantasmes et hallucinations surgissent dans les corps et les esprits, le temps de la dernière danse du plaisir funeste. Loin d’une construction narrative et chronologique, le mythe est utilisé dans le spectacle comme le point d’ancrage de plusieurs tableaux chorégraphiques permettant d’explorer corporellement ces instants où tout bascule. On y retrouve un certain érotisme qui renvoie à l’omniprésence de l’amour tout au long de la pièce. L’ombre du masque plane sur ces amours maudits, comme le destin funeste qui les conduira tous à une mort inévitable.

Phèdre, la dernière danse – Chorégraphie d’Eugénie Andrin, mise en scène de Julie Desmet – Anthéa – 260, avenue Jules Grec – Antibes. Du 30 avril au 7 mai. Mardi et jeudi à 20h. Vendredi et samedi à 21h.

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