Antibes : le Prix Fitzgerald pour "Le Roman du mariage" de Jeffrey Eugenides

Posté sam 08/06/2013 - 17:35
Par admin

C’est l’écrivain américain Jeffrey Eugenides qui a reçu, hier à l’Hôtel Belles Rives de Juan-les-Pins, le Prix Fitzgerald 2013 pour son livre "Le Roman du Mariage". Un roman de lequel il poursuit son exploration du monde de la jeunesse au sortir de l’adolescence, à travers l’histoire d’un trio amoureux où Mitchell aime Madeleine qui lui préfère Leonard. Un livre qui s’inscrit dans la tradition du roman réaliste anglo-saxon du XIXe siècle, une époque où le mariage était un vrai sujet d’écriture, ce qui n’est plus vraiment le cas aujourd’hui, même si le livre de Jeffrey Eugenides semble démontrer le contraire.

Antibes : le Prix Fitzgerald pour "Le Roman du mariage" de Jeffrey Eugenides

Entouré par les membres du Jury, Jeffrey Eugenides reçoit le trophée du Prix Fitzgerals des mains du céramiste Claude Aïello.

Le Prix Fitzgerald 2013 a été décerné hier à l’Hôtel Belles Rives de Juan-les-Pins, là même où Francis Scott Fitzgerald séjourna dans les années 1920 avec son épouse Zelda, à l’auteur américain Jeffrey Eugenides pour son livre Le Roman du Mariage. Même si c’est un écrivain rare qui n’en est qu’à son troisième roman, Jeffrey Eugenides n’est pas un inconnu dans le monde de l’édition puisqu’il est l’auteur d’un roman culte The Virgin Suicides, porté avec succès à l’écran par Sofia Coppola. Son second livre Middlesex, écrit en 2002, à quant à lui obtenu le Prix Pulitzer de la Fiction. Tout comme dans ses deux premiers livres, il poursuit dans Le Roman du mariage son exploration du monde de la jeunesse au sortir de l’adolescence, un moment vulnérable où les décisions que l’on prend peuvent marquer toute une vie. Une exploration à travers cette fois l’histoire d’un trio amoureux où Mitchell aime Madeleine qui lui préfère Leonard. Trois brillants étudiants américains en littérature d’une vingtaine d’années qui vont être confrontés à la question du choix à l’ère de la liberté, tout en étant constamment tiraillés entre leur réalité sentimentale et les théories qu’ils apprennent en fac. 

Le mariage : un bon sujet de roman ?

Durant les 550 pages du livre, Jeffrey Eugenides passe en revue toutes les nuances des émotions et des sentiments des trois personnages sans cesse heurtés par l’image que chacun d’eux se fait de sa vie et par l’appréhension intellectuelle de ce qu’ils vivent à travers la grille de lecture des livres qu’ils étudient. Tout en se nourrissant d’une part d’autobiographie, le livre d’Eugenides, enseignant à Princeton, s’inscrit dans la tradition du roman réaliste anglo-saxon du XIXe siècle, une époque où le mariage, symbole de réussite sociale, constituait un vrai sujet d’écriture dès lors que la liberté sociale amoureuse et sexuelle était limitée. De nos jours, avec l’égalité des sexes et la banalisation du divorce, le mariage ne constitue plus un ressort narratif comme l’affirme avec mélancolie le Professeur Saunders dans le séminaire, intitulé Le Roman du mariage, qu’il anime dans le livre. Même si le mariage de Madeleine et Leonard, n’est pas le moteur de l’intrigue romanesque de son livre, et n’est qu’un accident parmi d’autres dans le parcours entrecroisé des trois héros, Jeffrey Eugenides apporte en quelque sorte, avec son livre, la démonstration du contraire.

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