Antibes: Peter Brook émerveille Anthéa avec sa flûte enchantée
Antibes n’a pas échappé ce week-end à la magie de la flûte enchantée réinterprétée par Peter Brook. Une flûte enchantée qui, tout en respectant la trame de l’œuvre de Mozart, la débarrasse de toute la pompe de l’opéra grâce à un subtil équilibre entre théâtre et musique. Une adaptation légère et poétique qui fait mouche et qui n’a pas laissé insensible les spectateurs d’Anthéa qui, tout comme les plus de 200 000 qu’elle a rassemblé au cours d’une tournée mondiale, lui ont réservé un triomphe.
Toute la magie de la flûte enchantée de Peter Brook a de nouveau opéré ce week-end à Anthéa (DR).
Peter Brook a émerveillé ce week-end le public d’Anthéa, l’Antipolis Théâtre d’Antibes, avec sa vision très personnelle de La Flûteenchantée. Une flûte enchantée plus proche du théâtre chanté que de l’opéra, même si l’histoire est, dans ses grandes lignes, identique à celle de l’œuvre de Mozart avec le jeune prince Tamino qui, accompagné de l’oiseleur Papageno, part délivrer Pamina, la fille de la Reine de la Nuit, qui a été enlevé par le redoutable Sarastro. Une histoire qui se termine bien puisque, après avoir surmonté bien des épreuves, les deux tourtereaux pourront enfin s’aimer librement. Si la trame reste la même, Peter Brook est parvenu à débarrasser cette flûte enchantée de toute la pompe de l’opéra en adoptant un décor minimaliste mais ingénieux ; en substituant un simple piano sur scène au grand orchestre dans la fosse, mais surtout en remplaçant les récitatifs en allemand par une dramaturgie en français d’une rare efficacité. Débarrassée du symbolisme et de la panoplie habituelle des effets scéniques, cette flûte enchantée, bien servie par de jeunes chanteurs talentueux, brille de la fraîcheur des origines en remontant aux sources de l’inspiration d’un Mozart éternellement jeune.
Un succès mondial
Pour Peter Brook, en l’abordant avec un esprit ludique, Mozart se réinvente à chaque instant. Le parti pris d’un parcours buissonnier renouvelle sans cesse la surprise de pouvoir entrer si simplement dans la magie d’une œuvre éternelle. Force est de constater que cette adaptation légère et poétique de l’ultime opéra de Mozart fait mouche. Créé en novembre 2010 aux Bouffes du Nord à Paris, cette flûte enchantée a d’ailleurs rencontré un succès mondial auprès de plus de 200 000 spectateurs tout au long d’une grande tournée qui a parcouru, pendant près de 3 ans, les cinq continents. Après avoir été reprise cet été à Paris dans l’antre de Peter Brook, la voila parti pour une tournée française qui a fait étape durant deux jours à Antibes. Là comme ailleurs, les spectateurs n’ont pas échappé à la magie de cette flûte enchantée et ont réservé un triomphe à toute la troupe qui prend visiblement un réel plaisir à réinterpréter de cette façon le chef d’œuvre de Mozart.
