Au théâtre pour le fun : l'interview de Patrick Sébastien

Posté ven 07/01/2011 - 10:20
Par admin

Au théâtre pour le fun : l'interview de Patrick Sébastien

Patrick Sébastien était sur scène mercredi soir à Cannes au Palais des Festivals où il a dévoilé une nouvelle facette de son talent dans « Le Kangourou », sa première apparition au théâtre dans une pièce qu’il a écrite sur mesures. L’occasion d’une rencontre avec cet homme de télévision, souvent désabusé par la mentalité qui y règne aujourd’hui, mais qui a trouvé une sorte d’exutoire en montant ce spectacle avec une bande de potes.

 

 

Pour vous qui êtes surtout un homme de télévision et de music-hall, comment s’est passée cette première expérience au théâtre ?

 

C’est très particulier. En fait, j’habite dans le Lot près de Rocamadour et j’ai ma meilleure amie qui est comédienne. Un jour, elle en a eu marre des galères et a décidé de casser la boulangerie de ses parents pour en faire un café théâtre. J’y allais souvent et un soir, il y a deux ans, c’était tellement chaleureux que je lui ai dit « je vais écrire une pièce et on va la jouer là ».

 

Elle vous a pris pour un fou ?

 

Oui, surtout que c’était un soir ou passait « Le plus grand cabaret du Monde » qui doit faire 50 millions de téléspectateurs dans le monde. Mais pour moi, il s’agissait de travailler avec une bande de potes et j’ai écris ce truc sans aucune prétention, si ce n’est de s’amuser. Puis on s’est aperçu que cela marchait vachement bien, que c’était complet tous les soirs, alors on s’est dit qu’on allait monter un mois à Paris, pour le fun.

 

Vous avez aussi profité de cette pièce pour faire passer des messages qui vous tiennent à cœur depuis longtemps ?

 

Oui, la pièce est assez bizarre parce que c’est du théâtre, mais je suis aussi mon personnage et il y a toujours le discours que j’essaye de faire passer, même dans les conneries que je dis à la télé, à savoir que le pouvoir de l’amour est plus fort que l’amour du pouvoir. C’est un mec qui a de la tune, qui ne pense qu’au cul et à écraser les autres, et comme il n’a plus beaucoup de temps à vivre, on lui explique qu’il n’y a pas que cela dans la vie.

 

Dans ce passage du music-hall au théâtre, vous avez rencontré des contraintes particulières ?

 

Non, moi j’aime faire 3 000 choses. Ce qui m’importe plus que ma vie d’artiste, c’est ma vie d’homme, et ma vie d’homme, elle ne se nourrit que d’émotions. Je monte sur une scène pour partager quelque chose. Là avec le théâtre, c’est le partage avec les comédiens et les spectateurs dont j’ai besoin des rires qu’ils me renvoient.

 

Après le théâtre, vous avez encore envie de tenter de nouvelles expériences ?

 

Moi, mon avenir il s’arrête à demain soir. Je n’ai pas envie de faire des projets. J’ai la télé qui me prend beaucoup de temps, mais que j’aime fabriquer même si le milieu est détestable. J’essaye de faire de la télé d’artistes, avec succès d’ailleurs puisque lors du réveillon, on a fait 36% de part de marché, ce qui doit être la meilleure part de marché de l’année pour France Télévision. Mais personne n’en n’a parlé, car on n’a pas les relations ou les protections qu’il faut.

 

Malgré ce certain désenchantement, vous avez resigné pour deux ans ?

 

Ce n’est pas encore fait car on veut m’imposer des clauses d’audience qu’on n’impose à personne d’autres. J’ai envie pour ma boite et mes copains qui y travaillent, mais je peux vivre sans ça. Surtout que je veux faire un dernier tour de piste comme imitateur. Je n’ai plus fait d’imitations depuis 20 piges et je veux en refaire avant d’être trop vieux, pour ne pas être un vieux mec de 70 balais qui fait Joe Dassin.

 

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