Bilan 2009 de l'économie azuréenne : la grande claque !

Posté lun 08/02/2010 - 16:25
Par admin

Bilan 2009 de l'économie azuréenne : la grande claque !

Autant dire que l'année 2009, sur le plan économique aura été exécrable dans les Alpes-Maritimes. Comme partout ailleurs en France. Le département certes a été touché avec un temps de retard. 2008 en effet s'était bien maintenu. Mais pour 2009, c'est la claque ! Tout le monde pressentait bien que les résultats ne seraient pas bons. Les chiffres donnés par la CCI Nice Côte d'Azur lors de la réunion de bilan 2009 avec l'UPE 06 le confirment : moins que bons, et même franchement mauvais.

 

 

Comme le montre le tableau, la détérioration est marquée. Le chiffre d'affaires global, -6,5%, le chiffre d'affaires export (-5,5%), l'emploi (-3%): tous les indicateurs sont à la baisse. Mais surtout, l'ensemble des activités est en chute sensible comme le note Dominique Estève, président de la CCI Nice Côte d'Azur dans l'interview audio ci-contre. Rien n'est épargné. Même si c'est le bâtiment qui souffre le plus (-13,5% pour le chiffre d'affaires), tous les secteurs d'activité sont touchés. Que ce soit l'industrie (-4,5%), le commerce (-5%) ou encore les services (-6,5%).

 

 

Tous les bassins de travail aussi ont connu un net repli d'affaires. Si Grasse a le mieux résisté (4% de chiffres d'affaires en moins et un emploi maintenu) grâce à sa spécificité, les autres bassins sont dans le rouge vif. Le plus pénalisé est celui de d'Antibes-Sophia Antipolis (CA -8% et emploi -3,5%) en raison de la plongée des NTIC. Mais dans les autres bassins de poids comme Nice (-7,5% de CA) ou Carros-Plaine du Var (-7,% de CA), la chute est sensible. Même la consommation a reculé. Elle est redescendue à 1,667 milliards d'euros contre 1,741 milliards l'an dernier revenant à son niveau de 2006.

 

 

Mais le recul le plus spectaculaire en 2009 reste celui des NTIC. Une "annus horribilis". Le chiffre d'affaires des technologies de l'information et de la communication (elles regroupent les activités télécom, logiciel et microélectronique) a vu s'évaporer 500 M€ en un an ! C'est ce que relève Jean-François Agostini, directeur Entreprises et Territoires. Du jamais vu, même lors de la sinistre période d'explosion de la bulle Internet, en 2001 où la baisse n'avait finalement été "que" d'environ 250 M€. En 2008, les NTIC étaient comptabilisées pour un chiffre d'affaires de 4,047 milliards d'euros. Elles ne pèsent en 2009 que 3,570 milliards d'euros. La décrue est encore plus impressionnante par rapport à 2007 (4,355 milliards d'euros alors). En deux ans ce secteur essentiel pour l'économie locale a perdu près de 800 millions d'euros de chiffre d'affaires. Près de 20% ! Il se retrouve aujourd'hui au niveau de 2001. L'année noire de la précédente décennie !

 

Un plan d'action en place pour 2010

 

En terme d'emplois, le chiffre des pertes n'a pas encore pu être établi. D'autant moins que des plans sociaux sont en cours et que l'effet désastreux risque de se porter sur le premier semestre 2010. Mais la microélectronique, à elle seule, a perdu plus de 700 emplois en 2009. Pour 2010, le plan d'action mis en œuvre l'an dernier devrait commencer à porter ses fruits. Il s'agit du programme Silicon Entrepreneurs destiné à éviter que les compétences ne quittent pas le territoire en aidant les ingénieurs licenciés qui ont un projet en microélectronique à monter leur entreprise. Les fonds de revitalisation (1,7 millions d'euros pour celui de Texas Instruments) devraient également aider à la création d'entreprises, à l'installation de nouveaux "blocs de compétences" permettant de retrouver les emplois perdus. La plateforme de convergence "mobile" portée par Telecom Valley devrait également aider à l'installation et au développement de start-up sur les créneaux d'avenir. Le Grand Emprunt pourrait lui aussi apporter des financements. Mais le premier semestre 2010 risque d'être lui aussi difficile dans les NTIC.

 

Seules les Sciences du vivant, autre composante importante du high tech azuréen ont bien résisté. Elles ont aussi ralenti avec un chiffre d'affaires passant de 1,873 milliards d'euros à 1,800 milliards. Mais rien de comparable. Le chiffre d'affaires reste au-dessus de celui de 2006 (1,758 millions d'euros).

 

Le chômage devrait remonter à 10% en 2010

 

 

Au cette aune, l'emploi ne pouvait évidemment que baisser même si l'amplitude de la baisse n'était pas de l'ordre de celle des chiffres d'affaires. A fin décembre 2009, le nombre de chômeurs s'établissait à 45.900, en hausse de 21% par rapport au même mois de 2008. Le chômage tournait aussi autour de 9% dans les Alpes-Maritimes, soit du même ordre que la moyenne nationale. Mais avec les annonces de plans sociaux qui ont été faites, ce taux de chômage risque de monter à 10% avant la fin 2010 même si la dégradation semble momentanément stoppée avec une petite reprise de l'intérim comme le signale Laurent Lachkar, président de l'UPE06.

 

Tourisme : 600.000 nuitées de perdues !

 

Autre secteur majeur pour la Côte : le tourisme. Il a lui aussi beaucoup souffert en 2009. La Côte a perdu 600.000 nuitées par rapport à 2008. Les hôtels ont vu leur taux d'occupation moyen annuel baisser de 6,7 points à 55,3%. Un coup d'arrêt. Tandis que la Côte, qui dans ses bonnes années totalisait 10 millions de touristes, n'en a comptabilisé que 8 millions en 2009. La raison ? Une baisse sensible (de l'ordre de 10%) de la clientèle internationale.

 

Seules les croisières ont progressé (+ 5% avec 745.000 passagers), progression qui a surtout bénéficié à Cannes-Antibes avec un nombre d'escales qui s'est accru de 12% mais surtout un nombre de passagers qui a explosé (+48% à 289.000 passagers) tandis que Nice-Villefranche, au contraire baissait de 11%. Hors ce petit rayon de soleil croisières, il n'y a pas eu d'autre "salut" en 2009. Oui. La claque !

 

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