Biot : le projet de parking souterrain contesté par un "Collectif Bâchettes"

Posté lun 09/01/2012 - 09:48
Par admin

Le réaménagement du secteur des Bâchettes à l'entrée du vieux village de Biot a franchi une étape décisive avec la décision du Conseil municipal de créer, via une DSP (Délégation de Service Public), un parking souterrain de 500 places à la place du parking à ciel ouvert. Une option rejetée par un "Collectif Bâchettes" qui conteste la perte de gratuité de stationnement et la longueur d'une DSP de 40 ans.

Adopté par le Conseil municipal de Biot le 8 décembre dernier, le projet de création du parking des Bâchettes, à l'entrée du vieux village commence à faire débat. Un "Collectif Bâchettes" s'est en effet constitué dans le village et organise ce soir, lundi 9 janvier à 20 heures, une première réunion à la salle des associations de Biot face à l'entrée de l'Ecole Paul Langevin.

Un parking de grande capacité à l'entrée du village

La "réalisation d'un parking à grande capacité de stationnement aux Bâchettes" était le premier des engagements électoraux en 2008, du nouveau maire, Jean-Pierre Dermit. Ainsi, un projet de parking souterrain par le biais d’une Délégation de Service Public (DSP), a été présenté et adopté par le Conseil municipal de la commune le 8 décembre dernier.

Le projet des Bâchettes, que la commune décrit sur son site Web, vise à réaménager l'entrée de ville et le secteur des Bâchettes à partir de la création d'un grand parking souterrain de 500 places, venant remplacer l'actuel parking à ciel ouvert de 237 places. Initialement, la commune n'étant pas propriétaire de tous les terrains, il avait été envisagé d'avoir recours à une procédure de ZAC (Zone d'action concertée).

Depuis, à travers des acquisitions à l'amiable, Biot s'est assuré la maîtrise de l'ensemble des parcelles concernées. La commune a donc "décidé de mener le projet via une procédure de délégation de service public pour la construction et l’exploitation du service du parking public. L’aménagement en surface s’effectuera quant à lui par le biais d’un appel à projet auprès des promoteurs intéressés", est-il noté.

Et d'expliquer que "le projet a pour objectif de répondre à 6 besoins vitaux du centre historique :

  • Une offre de stationnement optimale et sécurisée ;
  • Une voirie à double accès et double sens de circulation ;
  • Une redynamisation du centre historique avec une nouvelle population familiale ;
  • Une maison de santé, pour soutenir une médecine de proximité ;
  • Un hôtel de tourisme ;
  • Une revitalisation économique."

Au total, il s'agira de créer 500 places de stationnement pour le parc public tandis que "les besoins générés par le projet immobilier seront réalisés en sus (environ 200 places)".

Les arguments du "Collectif Bâchettes"

Une création de places de parking supplémentaires qui n'est pas contestée par le "Collectif Bâchettes" dans un village où le nombre de places de stationnement est limité par la topographie. Mais pour lui, le bât blesse en plusieurs endroits : les parkings jusqu'à présent gratuits pour la plupart deviendront payants et la commune s'engage dans une DSP de 40 ans en prenant des risques financiers.

"Aujourd’hui notre Village a besoin de parkings supplémentaires, tout le monde en convient. Il reste à s’entendre sur le nombre et la qualité des parkings dont nous avons besoin pour revitaliser notre centre ancien", estime le collectif dans une lettre aux Biotois du 4 janvier. "Le 8 décembre, les élus de la majorité municipale ont voté la construction et l’exploitation de ce parking par l’entreprise Vinci dans le cadre d’une Délégation de Service Public (DSP), comme les autoroutes."

" Ce projet implique :

  • la démolition de tous les parkings gratuits, pourtant payés par nos impôts ;
  • la construction d’un nouveau parking de 4 niveaux intégralement payant (à savoir 2 € de l’heure en hiver et 2,20 € en été ; abonnement de 120 €/mois, 100 €/mois pour les résidents, 80 €/mois pour les travailleurs, 50 €/mois pour les deux-roues) ;  
  • la durée de la DSP : 40 ans ;  
  • une contribution communale annoncée de 9 100 000 € sur les 17 600 000 € HT du coût de ce projet ;  
  • l’obligation de construire un grand nombre de mètres carrés autour du projet pour récupérer la contribution communale  
  • des coûts cachés pour la commune notamment en matière de réseaux : eau, assainissement etc."

Et de mettre le doigt sur ce qui risque de faire mal. "Il en coûterait 2 € pour amener les enfants à l’école, 4 € pour acheter le pain, le journal et prendre un café, 6 € pour aller à la messe, chez le médecin ou au marché le matin. Tous les visiteurs du village qui voudront passer la journée devront payer 15 €. Les Biotois qui habitent au Village devraient payer 1200 € par an ; ceux qui y travaillent 960 € par an à la journée".

Le collectif lance aussi un appel aux Biotois pour l'élaboration "d'un autre projet réaliste en concertation avec la population." Autour du projet phare de la municipalité, le combat des Bâchettes, avec une première réunion des opposants ce soir, ne fait peut-être que commencer.

Voir sur le site web de la ville de Biot : "Les Grands Projets : LE QUARTIER DES BÂCHETTES"

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