Cadarache, Rokkasho-mura : le suspense continue pour Iter

Posté mer 10/11/2004 - 00:00
Par admin

L'Union européenne espérait qu'un accord sur le site du réacteur thermonucléaire puisse sortir hier à Vienne de la réunion des six pays partenaires. Les négociateurs deux camps (Chine, Russie, UE et Corée du Sud, Etats-Unis, Japon) se sont séparés sans qu'aucune décision ne soit prise.

Les espoirs de l'Union européenne et de Cadarache ont été déçus : il n'y a pas eu d'accord hier à Vienne entre les six pays partenaires du projet Iter de réacteur thermonucléaire. Les négociateurs de l'Union européenne, de la Russie et de la Chine d'une part et ceux du Japon, des Etats-Unis et de la Corée du Sud, se sont séparés sans qu'une décision ait été arrêtée quant au choix du site d'implantation de ce qui est considéré comme l'un des grands projets mondiaux de ce début de siècle. Cadarache dans les Bouches-du-Rhône ou Rokkasho-mura, dans le nord-est du Japon : le suspense entamé en février dernier continue.Avant-hier, pourtant, l'Union européenne avait eu bon espoir d'emporter la décision (voir l'article de SN.com "Iter : le choix de Cadarache aujourd'hui ?"). Selon certaines sources européenne, le Japon était prêt à retirer sa candidature en échange de contreparties industrielles, rumeurs qui avaient été cependant vite démenties par Tokyo. Si hier, mardi, il n'y pas eu d'accord dans la capitale autrichienne, la Commission européenne ne parle pas pour autant d'échec. Elle a fait remarquer qu'il n'y pas eu de "clash", que la réunion avait permis de faire avancer le dossier (l'UE a présenté une nouvelle proposition) et que l'Europe restait très optimiste sur le choix final de Cadarache.Les Européens, qui avaient brandi la menace de faire cavalier seul avec la Russie et la Chine en intégrant aussi pour partie d'autres pays intéressés (Brésil, Inde et Suisse), ne désespèrent toujours pas de pouvoir rallier les six pays fondateurs du projet. Cela d'autant plus que, les élections américaines étant passées, la position des Etats-Unis et de la Corée du Sud s'est adoucie. Autant de points dont il sera question lors de deux prochaines échéances pour le gros dossier d'Iter : une réunion de la Commission Européenne le 16 novembre; la réunion des ministres de la Compétitivité de l'Union européenne à Bruxelles les 25 et 26 novembre.Le projet Iter, celui de la conquête de l'énergie inépuisable du soleil, représente un investissement lourd : près de 5 milliards d'euros sur cinq ans pour la construction du réacteur et autant, sinon plus, pour son fonctionnement sur une trentaine d'années. L'enjeu, pour l'Europe, c'est la maîtrise de l'énergie. Pour Cadarache, ce sont d'importantes retombées pour la région PACA avec à la clé plusieurs milliers d'emplois. En revanche, la facture d'Iter risque d'être colossale pour la région PACA : plus de 450 millions d'euros si l'on reste dans le schéma initial d'une prise en charge du budget par les six pays fondateurs du projet et près de 700 millions d'euros (près des trois quarts des 914 millions d'euros promis par la France sur cinq ans) si l'Union européenne fait cavalier seul avec la Russie et la Chine…

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